mardi 18 juillet 2017

Earthdawn - 3ième partie


Suite de l'aventure d'Earthdawn qui est, je le rappelle, la transcription d'une partie de Jdr.

La cité abandonnée des elfes de Shosara (suite)

Tout en marchant, je me suis rendu compte que, contrairement à ce que je m'attendais, aucun des membres du groupe n'avais fait de remarque au sujet de la voie de magie que je pratiquais. Ils l'avaient pourtant immanquablement deviné - qui d'autre qu'un nécromancien transperce ses ennemis avec des lances d'os magiques ? - mais il semblait qu'ils préféraient juger ma magie sur son utilité plutôt que sur sa réputation ; une attitude aussi rare qu'appréciable.
En approchant du pont, nous aperçûmes des silhouettes se tenant devant, que les autres reconnurent manifestement.
-C'est Hector avec l'obsidien, fit Omario, mais...
Il se mit à courir dans leur direction et les autres firent de même un instant plus tard. Ne comprenant pas la raison de cette précipitation, je suivis tout de même le mouvement avec un peu de retard. Je compris une fois arrivé à leur hauteur : Hector était agenouillé devant une silhouette allongée dont il tenait la main. La silhouette en question était celle d'un elfe Shosara qui avait manifestement subi des brûlures magiques et dont les yeux vides fixaient le ciel tandis qu'un peu de sang coulait au coin de ses lèvres. Hector lui-même présentait une blessure au bras à laquelle il ne prêtait aucune attention, pas plus qu'à nous d'ailleurs. Il avait l'air traumatisé et oscillait faiblement d'avant en arrière en marmonnant des choses qui ne s'adressaient à personne en particulier.
A côté de lui se tenait un obsidien aussi peu expressif que le sont ceux de son espèce. Il avait pour tout vêtement un genre de caleçon dessiné à même sa peau de pierre et portait un gros pilier de roche, qui devait lui servir de massue, sur l'épaule.
Tandis qu'Omario s'agenouillait au dessus de l'elfe pour vérifier s'il respirait encore, Nuada s'approcha d'Hector pour essayer de le tirer de son état traumatique. Le tsrang releva la tête vers nous en la hochant sur le côté avant de fermer les yeux du mort. Elinthar s'approcha, dit quelque chose, prit son congénère dans ses bras et commença à s'éloigner en courant.
-Il dit que son corps doit reposer dans la forêt, traduisit Nuada. Il nous rejoindra après l'avoir déposer sous les arbres.
Il parvint ensuite à faire reprendre ses esprits au nain qui expliqua, de manière décousue, qu'un sort s'était déclenché lorsqu'ils avaient voulu entrer dans le fort. Des projectiles magiques avaient fondus sur eux : lui même en avait reçu un dans le bras, mais la plupart avaient frappé l'elfe. Ils avaient réussi à franchir le pont pour ressortir, puis le Shosara s'était effondré, terrassé par ses blessures.
Utilisant ma vision astrale, j'ai essayé de repérer d'autres runes de garde qui risqueraient de se déclencher, mais je n'en vis aucune. Soit il n'y en avait plus, soit le mage qui les avait posées l'avait fait avec beaucoup trop d'habilité. J'en informais mes compagnons.
-Hé ben on va voir alors, lança Alka'.
La trollesse s'engagea sur le pont d'un bon pas. Lorsqu'elle l'eut à moitié traversé sans déclencher d'explosion, le reste du groupe la suivit en prenant soin de marcher sur ses traces ; Rudolf dû laisser son tauruk derrière lui, le monstre volant ne pouvant toujours pas approcher des remparts. N'y avait-il pas d'autre rune dissimulée ou bien avons nous eu la chance de ne déclencher aucune d'entre-elles ? Je ne sais pas, toujours est-il qu'aucun projectile magique ni aucune explosion ne nous a frappé par la suite.

La face intérieure des remparts était creusée à intervalles réguliers, laissant supposer que de petits étals de marchandises pouvaient s'y trouver autrefois. Certaines de ces cavités abritaient de vieux râteliers d'armes. Les bâtiments présents dans la cour ressemblaient à des entrepôts à l'exception de l'un d'entre eux. Ce dernier, beaucoup plus décoré que les autres avec des piliers sculptés représentant des elfes des deux sexes, attira l'attention d'Hector qui se mis à l'inspecter, l'obsidien sur ses talons pour le protéger. Quant à nous, nous nous intéressions beaucoup plus à l'énorme tour qui se trouvait au centre.
Deux séries de marches permettaient de gagner l'entrée en décrivant un arc de cercle à droite et à gauche. Dans l'espace ménagé entre ces deux escaliers se trouvaient une fontaine sans eau et les restes d'un petit jardin ornemental. Nous levâmes ensuite les yeux vers le sommet de la tour qu'un large escalier sans rambarde permettait de gagner en longeant le mur extérieur.
Nuada proposa d'attendre le retour d'Elinthar avant de monter à l'assaut de la tour, disant que le Shosara ne mettrait pas trop de temps à faire l'aller-retour jusqu'à la forêt. Cela ne plut pas à la trollesse qui voulait monter sans plus tarder, mais nous étions tous d'accord avec l'elfe. Voyant qu'elle était seule contre tous, elle s'énerva et repartit soudain vers le pont à grandes enjambées.
-Faites comme vous voulez ! lança-t-elle. Mais vous avez intérêt à être revenus avant deux semaines, sinon je mets les voiles !

Il ne fallut pas attendre longtemps pour qu'Elinthar nous rejoigne au pied de la tour. Alors que nous posions le pied sur la première marche de l'escalier, une voix grondante nous interpella.
-Où croyez-vous aller ainsi ?
Levant les yeux vers le sommet des marches, nous vîmes une créature qui semblait être un mélange de plusieurs autres espèces. Une tête humaine et un buste de femme surmontaient un corps de lion sur lequel poussaient deux grandes ailes couvertes de plumes bleutées. La créature - une sphinge - mesurait deux bons mètres au garrot et nous dominait depuis le balcon devant les portes de la tour.
-Heu... bonjour, hasarda Nuada, êtes-vous le gardien des lieux ?
-En effet, répondit la créature. J'ai senti tout à l'heure une anomalie se produire, et j'ai vu de la terre calcinée, en êtes-vous responsables ? demanda-t-elle en braquant son regard sur Elinthar.
Elle dit quelque chose en elfique, que je supposa être une répétition de sa question. L'elfe lui répondit, l'air gêné.
-Quoi qu'il en soit, reprit-elle en langue naine, si vous venez chercher ce qui se trouve au sommet de la tour, sachez que le roi m'a ordonné de ne laisser personne y accéder.
-Le roi Shosara ? intervint Omario. Depuis quand veillez-vous sur cette tour ?
-Quelques centaines d'années sans doute, ça n'a pas d'importance.
-Toujours est-il que c'est le triumvira, les nouveaux dirigeants des elfes Shosara, qui nous envoie, reprit Nuada.
-Je ne sais rien de ce triumvira, et je ne reconnais pas son autorité, gronda la sphinge. Mon roi m'a confié une mission, et je m'y tiendrai... mais...
Elle tapota le sol de ses griffes en nous regardant.
-Mais il est vrai que garder seule cette tour pendant toutes ces années m'a profondément ennuyée. Je suis joueuse, voyez-vous ? Je vous laisse une chance. Répondez à une petite énigme et vous pourrez passer. Qu'en dites-vous ?
Après une brève consultation du regard, nous avons bien entendu accepté la proposition.
-Bien ! clama la sphinge en agitant la queue et en dressant le buste. Je suis unique et multiple, personne ne me connaît complètement, je n'appartiens à personne bien que tout le monde ai la sienne, certains sont en quête de moi mais jamais ils ne me trouveront entièrement.
Sur ces mots, elle se coucha au sommet des marches et nous regarda en souriant.
-Prenez le temps qu'il vous faudra pour réfléchir, ajouta-t-elle, mais attention, vous n'avez droit qu'à une seule réponse pour tout votre groupe.
Elle se mit alors à contempler ses griffes d'un air nonchalant.
Nous nous regroupâmes pour discuter de la réponse. Plusieurs idées furent émises ; pour ma part, je songea assez rapidement à "la vérité". Elinthar avait la même idée que moi et, après un bref débat, ce fut cette réponse que nous donnâmes.
La sphinge se redressa en faisant la moue.
-Bonne réponse, concéda-t-elle. Cela fait trop longtemps que je n'ai plus eu personne pour jouer, je me suis précipitée et ai donné quelque chose de trop facile. Soit, je vous laisse passer. Je vais vous regarder gravir cette tour, ça me distraira.
Sur ces mots, elle prit son envol et plana mollement jusqu'au rempart sur lequel elle se coucha et se mit à nous observer.

Nous gravîmes les marches menant au perron de la tour. Freeks nous rejoignit à ce moment là, le renard de Rudolf arrivant quelques instants plus tard pour se jeter dans les bras de son maître. Si certains étaient curieux de savoir ce qu'il avait trouvé dans le mausolée, nous étions d'accord pour dire que ce n'était pas le moment d'en parler ; il nous fallait revenir à bord du vaisseau avant que la patience d'Alka' ne s'épuise.
La double porte permettant de pénétrer dans la tour était verrouillée. Une tête de lion sculptée se trouvait au centre, tenant dans sa gueule une gemme rougeoyante. Il ne fallut qu'un bref examen pour déceler la magie que contenait la pierre. Redoutant un sort de garde, Elinthar, Nuada et moi avons préféré gravir l'escalier extérieur tandis que les autres restaient en bas pour examiner la porte plus en détail.
L'escalier montait en colimaçon autour du bâtiment, se décollant parfois du mur pour décrire une courbe élégante, et des portes semblables à celle d'en bas permettaient d'y pénétrer à intervalles réguliers. Chacune de ces ouvertures présentant le même genre de gemme probablement piégée, nous n'avons pas essayé de les ouvrir.
Les marches, très larges au début, se firent plus petites à mesure que nous approchions du sommet. Nous arrivâmes finalement en haut de l'édifice où nous attendait une sphère d'énergie éblouissante. Nous étions obligés de regarder constamment nos pieds à cause de son éclat aveuglant, mais les brefs coups d'oeil que j'ai jeté dans sa direction m'apprirent qu'elle faisait une trentaine de centimètres de diamètre, même si sa radiance la faisait paraître plus imposante.
-Et maintenant ? demanda Nuada. Comment on emporte cette chose ? On peut la tenir dans nos mains ? me demanda-t-il.
N'ayant jamais vu ni entendu parler de ce genre d'artefact, je ne su quoi lui répondre. Nous interrogeâmes Elinthar du regard, mais le Shosara n'en savait manifestement pas plus que nous. Nuada défit alors sa cape, s'approcha prudemment de la sphère et entreprit de la couvrir avec le vêtement. Un puissant flash de lumière éclata alors, nous aveuglant momentanément alors même que nous ne regardions pas en direction de la sphère. Lorsque je retrouva finalement la vue au bout de plusieurs longues secondes, l'endroit me parut bien sombre, et pour cause : la sphère n'était plus là. Seul Nuada se trouvait au centre de la plate-forme, gisant sur le sol. Nous nous approchâmes avec Elinthar et constatâmes avec soulagement qu'il était seulement inconscient. Le soulagement ne dura pas car la tour commença à vibrer dangereusement sous nos pieds. Ni une ni deux, Elinthar saisit Nuada sous les épaules tandis que je soulevais ses jambes et nous descendîmes l'escalier aussi vite que nous l'osâmes. La tour tremblait de plus en plus ; je suppose que l'anomalie magique qui maintenait cet endroit dans une bulle temporelle était fortement liée à la sphère d'énergie. Cette dernière disparue, plus rien ne maintenait le tout en place.
Arrivés tout en bas, nous confiâmes Nuada à l'obsidien qui se tenait là avec Hector. Nous ne voyions pas les autres, mais la porte d'entrée de la tour était ouverte. Je m'y précipita et jeta un bref coup d'oeil à l'intérieur. Ne les voyant toujours pas, je leur hurlais de sortir au plus vite si jamais ils se trouvaient dans les étages supérieurs et de regagner le navire.

Ce n'était pas seulement la tour qui tremblait, mais bien toute la zone. Nous nous sommes mis à courir le plus vite que nous pouvions pour gagner le vaisseau. Alors que nous franchissions le pont, le tauruk vola au dessus de nous en direction de la tour, très certainement pour aller chercher son maître ; manifestement, la barrière qui l'empêchait de passer s'était dissipée. Freeks nous rejoignit un peu plus loin en volant, nous disant qu'Omario avait pu sortir également et ne tarderait pas à arriver.
La bulle temporelle se délitait rapidement : lorsque nous avons quitté la tour nous pensions être en plein après-midi, mais la pénombre nocturne s'abattit durant les quelques minutes que dura notre course et, lorsque nous avons atteint la corde pour regagner le vaisseau, il faisait nuit. Nous montâmes les uns après les autres, encordant Nuada pour le hisser à bord. Elinthar insista tout de même pour nous fouiller afin de s’assurer que nous n’avions rien emporté de ce qui se trouvait en ville.
Je fus un des premiers à regagner le pont. Tandis que les autres gravissaient la corde à leur tour, j'interrogeais Alka' sur le temps que nous avions mis pour revenir et elle m'apprit qu'elle avait regagné le navire depuis presque une semaine. Je me suis ensuite dirigé vers Nuada qui avait été allongé dans un coin. Il reprit conscience un peu plus tard, disant qu'il se sentait en pleine forme. Je lui résumais ce qu'il s'était passé après son évanouissement alors que les derniers membres du groupe posaient le pied sur le pont. Alka' n'attendit pas une seconde de plus et donna l'ordre de lever les voiles

Ainsi nous quittâmes cette ville fantôme qui se transformait rapidement en un tas de ruines tandis que le navire s'éloignait, accompagné par le tauruk qui volait à une certaine distance de nous.

4 commentaires:

  1. yeeeeeeeh !
    Je commence à vraiment apprécier cette histoire !
    merci merci merci ^^

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  2. Louche ? Mais pourquoi ;)
    Je regrette juste que tu ne sois pas plus connu car tu le mérite vraiment !
    Pour ma part, je suis pas foutue d'écrire une histoire...
    Alors qd qlq1 en écrit une bien, je manifeste mon enthousiasme (pour reprendre tes termes ^^)
    Mais si tu veux, le prochain message sera juste un "ouai" :P
    Je te souhaite de bonnes vacances (si tu en a bien entendu ) ^^

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    1. Je sais pas, je trouve pas ça sensationnel comme récit, c'est une transcription de JDR, avec ce que ça implique d'approximation et d'incohérences. Je pense pas que ça soit aussi bien que mon vrai roman :p

      J'ai des vacances, à la fin de la semaine :)

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