vendredi 15 novembre 2019

L'automne des magiciens

L'automne des magiciens est une trilogie écrite par Hélène Mérelle, une auteure française (pour une fois).



L'automne des magiciens raconte l'histoire d'Octavianne, une jeune princesse qui fuit le palais lorsque sa sœur aînée, la reine Prima, annonce qu'elle veut la marier à un roi bien plus âgée qu'elle pour des raisons politiques. Mais Octavianne découvre qu'elle est l'héritière de la magie familiale et va devoir, en plus d'échapper à ses poursuivants, apprendre à maîtriser son pouvoir.

Présenté comme ça ça a l'air sympathique (même si le côté «princesse qui s'enfuit parce qu'elle ne veut pas se marier à un vieux croulant» n'a rien de très original), mais si je devais résumer mon ressenti sur cette série en un seul mot ça serait «mouaif». Même si je n'ai pas eu de mal à lire les trois tomes, il faut reconnaître que la saga oscille entre le pas terrible et le moyen dans à peu près tous les domaines sans jamais atteindre le bon (mais ne chute pas non plus dans le très mauvais).

Je vais commencer vite fait par l'univers, car c'est généralement ce qui me fait le plus accrocher. Je dis «vite fait» car il n'y a effectivement pas grand chose à dire. L'univers est réduit au strict minimum : une déesse (la Lune), 9 royaumes fondés autour de 9 grandes cités dont les souverains ont chacun une affinité différente avec la magie (pour l'un c'est le métal, un autre c'est la pierre, etc...). Et... voilà, c'est à peu près tout. Ça fait le travail, mais c'est pas suffisant pour vraiment retenir l'attention, d'autant qu'il n'y a rien de très original (attendez-vous à ce que je répète ça plusieurs fois).

Les personnages sont assez peu nombreux et on suit généralement la protagoniste, Octavianne, ce qui peut être un bon point pour ceux qui n'aiment pas les récits avec multiplication des personnages qu'on suit à tour de rôle. Le problème, c'est que ces personnages ne sont pas très profonds. Les principaux se résument en 2-3 traits de caractères, les secondaires souvent en un seul, et ils n'ont que peu, voire pas d'évolution au cours de la trilogie. De plus, je trouve le personnage principal, Octavianne, pas spécialement attachant : elle fait pas mal gamine capricieuse à plusieurs moments, même si l'auteure essaye de la présenter comme une jeune femme forte et indépendante qui doit s'imposer face à des vieux chnoques qui la méprisent à cause de sa jeunesse. Mais bon, moi j'ai surtout trouvé que c'était une gamine capricieuse. Alors certes, l'héroïne est effectivement une gamine, mais ça ne change rien. Je lui préfère le personnage de Maurin, le chevalier servant avec un côté sombre qui lui donne du contraste, même s'il a lui aussi quelques réactions que je trouve un peu stupides (et que c'est pas hyper original non plus).

Venons en à l'histoire. Je préviens tout de suite, je vais faire plusieurs révélations (y compris à propos de la fin), donc sautez le prochain paragraphe si vous ne voulez rien savoir.

Comme je l'ai déjà dit, l'histoire de base n'est pas spécialement originale, et ça ne s'arrange pas vraiment avec la suite. La seule petite surprise que j'ai eue est que la partie «fuite» se termine avec le premier tome, puisque ensuite Octavianne se retrouve à la tête de son royaume et les deux tomes suivants exposent ses difficultés à s'imposer dans les affaires politiques. Et c'est un peu dommage, parce que ça ralentit pas mal le rythme, d'autant plus que je n'ai pas spécialement d'affection pour les magouilles politiques. Ne vous inquiétez pas, rien de trop complexe ici, ça se suit sans mal, mais j'ai clairement préféré le début de l'histoire qui traitait des vadrouilles de l'héroïne. De plus, une bonne part du récit est consacrée aux histoires d'amour d'Octavianne, avec le fameux triangle amoureux et son lot de jalousie et d'engueulades. Là encore, c'est du déjà-vu (même s'il y a ici une petite touche d'originalité, mais je ne dis pas laquelle). Toute la partie guerre qui occupe le dernier tome n'est pas bien folichonne non plus, car assez molle au final (ça se règle en deux batailles pas très passionnantes, pour le reste c'est surtout du blabla et de la provocation). Pour terminer, la fin de l'histoire m'aurait sans doute un peu plus ému si l'héroïne avait été plus attachante que ça (en plus je trouve cette fin un peu forcée, elle aurait pu être assez facilement évitée, un peu comme dans la trilogie du magicien noir de Trudi Canavan).

Pour résumer, l'histoire n'a rien de très original, et même si ça se lit assez bien je n'irai pas jusqu'à dire qu'elle m'a passionné. 

Une autre chose que je trouve dommage est que l'auteure ne tient pas ses promesses sur certains points. Par exemple, on apprend avec Octavianne le fonctionnement de la magie dans le premier tome, avec même quelques astuces de magicien pour lancer rapidement des sorts. Je m'attendais à ce que ça revienne par la suite mais finalement non, on oublie très vite tous ces détails pour se concentrer sur le reste (en bonne partie sa vie amoureuse et sexuelle) et la magie n'est pas vraiment au centre du récit, contrairement à ce que le titre de la saga peut laisser penser (elle est liée à beaucoup d'éléments, mais c'est un outil, pas l'enjeu lui-même). Autre exemple qui m'a beaucoup déçu : la déesse de la Lune. Le premier tome donne l'impression qu'elle va être elle aussi importante dans le récit : elle intervient dans le prologue et à plusieurs moments dans le premier tome. Mais elle disparaît presque totalement ensuite et ne revient qu'à la toute fin pour dire grosso modo : «Octavianne a fait n'importe quoi, donc quoi qu'il lui arrive je m'en fous, mdr» (ce ne sont sans doute pas ses termes exacts). Il y a pas mal de choses comme ça, plus ou moins importantes, qui sont entamées mais qui ne vont jamais au bout ou qui sont simplement balayées en quelques lignes alors que plusieurs passages du récit y étaient consacrés.

En conclusion, l'automne des magiciens est une saga très «mouaif» : un univers «mouaif», une histoire «mouaif» et des personnages «mouaif». Ça se lit sans trop de mal, mais il n'y a rien de bien palpitant ou de surprenant. Si vous ne savez vraiment pas quoi lire ça peut occuper (et c'est pas mauvais non plus, juste «mouaif»), mais n'en attendez rien d'extraordinaire. C'est «mouaif», quoi.

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