mardi 1 septembre 2020

Trio de jeux indé

J'ai récemment découvert 3 jeux indépendants, chacun dans un style différent et qui ne m'est pas familier, et les trois m'ont agréablement surpris. Je vais donc vous en toucher quelques mots, au cas où vous ne les connaîtriez pas.

Children of Morta

Children of Morta est ce qu'on appelle communément un rogue-like : vous contrôlez un personnage que vous devez faire progresser dans des niveaux générés aléatoirement et peuplés de dizaines d'ennemis, avec de l'or, de l'expérience et des bonus à ramasser tout le long du chemin. Le niveau se termine lorsque vous en venez à bout ou que vous mourez. Dans ce second cas, retour à la case départ avec un niveau tout neuf.

Children of Morta raconte l'histoire de la famille Bergson, qui se retrouve confrontée à une corruption maléfique qui envahit le monde peu à peu. Les membres de la famille vont donc devoir vaincre cette corruption, comme l'ont déjà leurs ancêtres avant eux.

L'histoire est racontée de façon intéressante et assez originale : il n'y a aucun dialogue, seulement un narrateur qui nous narre les rebondissements de l'intrigue, comme si nous assistions à la lecture d'un conte. De plus, les différents événements sont disséminés tout au long de la progression. Lorsqu'on termine un niveau ou que notre personnage est vaincu, on revient à la maison familiale où on a souvent droit à une petite scène impliquant un ou plusieurs personnages. Ces scènes peuvent faire progresser l'intrigue principale, préparer l'arrivée d'un nouveau personnage jouable, ou tout simplement nous faire vivre certains moments de la vie de la famille pour renforcer notre attachement envers eux. 

Au niveau des graphismes, c'est du pixel art d'assez bonne facture, à vous de voir si vous aimez ce style ou non.

Contrairement à de nombreux rogue-like, le personnage n'est pas perdu lorsqu'il meurt (d'ailleurs il ne meurt pas vraiment, il est rapatrié en urgence à la maison). En effet, on suit les aventures d'une famille et bien qu'il n'y ai pas d'indication temporelle précise, les événements se déroulent sur quelques semaines, quelques mois tout au plus. Les personnages restent donc les mêmes jusqu'à la fin du jeu (on ne les a pas tous directement, on les débloque au fur et à mesure). Ils peuvent cependant évoluer via un arbre de compétence qu'on remplit au fil des niveaux gagnés.

Les personnages sont assez différents les uns des autres. Par exemple, pour les deux premiers disponibles, on a d'un côté un guerrier qui fait de grands arcs de cercle avec son épée (idéal pour frapper plusieurs ennemis à la fois) et dispose d'un bouclier pour encaisser les dégâts, et de l'autre une archère qui a l'avantage d'attaquer à distance mais ne touche généralement qu'une cible à la fois. Par la suite, on pourra avoir un combattant très rapide, avec des dégâts très élevés mais une portée réduite et une défense assez faible ou encore une magicienne qui lance des boules de feu et peut générer des tornades pour ralentir les ennemis. Il y a en tout 7 personnages jouables, chacun avec ses forces et faiblesses. À vous de voir ceux que vous préférez, en sachant que le jeu vous incite (je dirais même vous force) à changer de personnage de temps en temps. En effet, si vous utilisez toujours le même, il finira par avoir un malus de fatigue qui réduit son montant de points de vie, le rendant beaucoup plus vulnérable. Il faudra alors le laisser se reposer un peu le temps que le malus s'en aille. De plus, chaque personnage débloque, en montant de niveau, des bonus qui profitent à toute la famille.

Le jeu est découpé en plusieurs niveaux qui comptent entre 2 et 4 étages, avec systématiquement un boss à la fin. Si votre personnage est vaincu, il faudra tout refaire avec un niveau régénéré aléatoirement (impossible donc d'apprendre par cœur). Bien que ça puisse paraître frustrant, ça ne l'est au final pas tant que ça (et j'en suis le premier surpris). Même si on est vaincu par le boss au bout de 20 minutes à arpenter le niveau, cela aura permis de gagner de l'expérience avec le personnage, de faire éventuellement progresser une quête annexe et d'amasser de l'or pour acheter des améliorations pour toute la famille, rendant la prochaine tentative un peu plus facile. J'ai beau être quelqu'un qui n'aime pas refaire 15 fois le même niveau, ici c'est passé tout seul.

Children of Morta a vraiment été une bonne surprise pour moi. Le jeu ne m'attirait vraiment pas au premier abord, et puis finalement je me suis laissé tenter, et je ne le regrette pas. C'est un jeu qui se prête très bien à de courtes sessions puisque faire un niveau en entier vous demandera 20 à 30 minutes maximum (si vous fouillez bien partout, ce que je vous conseille de faire). Enfin, sachez que le jeu dispose d'un mode coopératif en local, comprenez sur le même ordinateur : un joueur utilise le clavier et la souris, et l'autre une manette.

Hollow knight

Cette fois-ci on passe dans le style des metroidvania. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit d'un jeu en 2D comprenant un mélange de plate-forme et de combat contre des ennemis divers et variés. L'environnement est assez vaste avec de nombreuses zones interconnectées, et la progression repose sur l'acquisition de nouveaux pouvoirs qui permettent au personnage d'emprunter des passages inaccessibles auparavant.

Commençons par les évidences : le jeu est super joli. Les graphismes sont très soignés, les animations très fluides et l'univers (un monde insectoïde) est vraiment sympa.

Comme je l'ai dit au début, on parcourt un monde assez vaste en alternant les phases de plate-forme et les phases de combat. Les niveaux sont truffés d'ennemis plus ou moins gênants, et il y a de nombreux boss assez balèzes à affronter au cours du jeu. Je fais donc un détour par la case difficulté : oui, le jeu est difficile, aussi bien pour la plate-forme que pour les combats. Ça reste cependant assez bien dosé dans l'ensemble : tout comme les boss, certaines phases de plate-forme semblent ardues au premier abord, mais quand on commence à comprendre comment ça marche au bout de quelques essais, on finit par en venir à bout. À ce niveau là, les boss sont plutôt bien fichus car s'il ne fait aucun doute que vous vous ferez démolir la première fois que vous rencontrerez certains d'entre eux, vous vous rendrez compte qu'une fois que vous avez assimilé les différentes attaques du boss il est finalement loin d'être inabordable (même s'il vous demandera une bonne exécution). Bref, les combats de boss sont vraiment un plaisir.

J'ai cependant quelques reproches à faire à Hollow knight, et je pense qu'il est important que vous les connaissiez pour savoir dans quoi vous vous embarquez. Premièrement, je trouve que les bancs (les points de réapparition en cas de mort, équivalent des feux de Dark souls) sont un peu trop espacés et souvent assez loin des boss ou des passages difficiles. Sur certains boss (un en particulier), le trajet pour retourner l'affronter m'a posé bien plus de problèmes que le boss lui-même, ce qui est un poil énervant. Il en va de même avec les stations de coléoptère (mécanique de voyage rapide du jeu) qui sont vraiment très espacées, ce qui vous force généralement à refaire un bon bout de chemin pour vous rendre dans un endroit déjà visité (et donc à vous retaper toutes les phases de plate-forme, qui ne sont pas toujours évidentes). On débloque bien un ou deux raccourcis par endroits, mais c'est relativement rare.

Deuxième point (qui est accentué par le premier), on ne sait jamais où aller. On est largué dans le jeu sans la moindre explication, et on a jamais d'indication sur la direction à prendre. Or, metroidvania oblige, on croise souvent des passages qui nous sont inaccessibles sur le moment parce qu'on ne dispose pas encore de la capacité adéquate pour l'emprunter. On fait donc énormément d'aller-retours dans le jeu, et comme les points de voyage rapide sont assez espacés, il n'est pas rare de se taper 10 minutes de trajet dans une zone qu'on a déjà visitée juste pour retrouver un passage qu'on avait laissé derrière nous. C'est d'autant plus frustrant quand on se rend compte que le-dit passage nous reste inaccessible parce qu'on a toujours pas le bon pouvoir, et qu'on doit se retaper les 10 minutes de trajet dans l'autre sens pour aller ailleurs, parce qu'on ne sait pas où on est censé se rendre. On se pose beaucoup de questions dans Hollow knight, mais celle qui revient le plus souvent c'est : «Bordel, où est-ce que je dois aller ?».

Quand je dis qu'on se pose beaucoup de questions, c'est parce qu'il n'y a pas que dans le monde qu'on est largué, mais aussi dans l'histoire. Comme je l'ai dit, on a pratiquement aucune indication au début du jeu : on part à l'aventure et on se met à tuer des boss sans trop savoir ce qu'ils ont fait pour mériter ça. Et c'est pas vraiment mieux au bout de quelques heures de jeu. Je dois en être à 15 ou 20h, et je ne sais toujours pas pourquoi je fais tout ça. En fait, Hollow knight adopte la méthode Dark souls : il laisse des indices par-ci par-là, et démerde-toi pour reconstituer le puzzle. Autant j'aime bien l'idée de laisser au joueur la possibilité d'approfondir sa connaissance de l'univers s'il s'en donne la peine, autant j'estime que le fil principal de l'histoire devrait pouvoir se suivre sans trop de mal. C'est pas du tout le cas ici.

Voila les trois points que j'ai à reprocher à Hollow knight. En dehors de ça, le jeu est vraiment très plaisant à jouer, même si les aller-retours pénibles et le fait d'être perdu constamment m'empêchent d'en profiter pleinement.

God's trigger

Ce jeu est sans doute celui des trois que vous avez le moins de chance de connaître (moi-même je n'en avais jamais entendu parler avant de tomber dessus par hasard). Concernant le style, on se rapproche cette fois beaucoup de Hotline Miami, si cette référence (bien plus connue) vous parle. Si ce n'est pas le cas, vous contrôlez un personnage dans un niveau en vue du dessus et vous devez le diriger jusqu'à la sortie en passant sur le corps des nombreux ennemis qui le peuplent. C'est un style de jeu très dynamique, puisque les ennemis réagissent très vite et que le moindre dégât subit est synonyme de mort. En compensation, le jeu offre de très nombreux points de sauvegarde à travers le niveau. C'est donc normal de mourir régulièrement le temps de trouver la bonne façon de passer, et les essais s'enchaînent très vite.

On alterne entre deux personnages : Harry, un ange déchu qui se bat avec une épée et frappe en arc de cercle, et Judy, une démone projetant une chaîne sur une plus longue portée mais en ligne droite. Tous les deux disposent d'un certain nombre de pouvoirs (5 ou 6 chacun) que vous pourrez utilisez occasionnellement pour vous faciliter la vie (l'utilisation du pouvoir se recharge en tuant des ennemis). Vous pouvez également ramasser des armes que les ennemis laissent tomber en mourant, qu'il s'agisse d'une arme de jet ou d'un lance flamme, en passant par le pistolet, la grenade et le fusil à pompe.

Le jeu est assez court comparé aux deux précédents : il comprend 5 chapitres de 4 ou 5 niveaux et un boss chacun. Comme je l'ai dit, les niveaux sont relativement courts, et il m'a fallu environ 5h pour terminer le jeu (et 3-4 heures de plus pour trouver tous les éléments cachés et avoir le rang S dans toutes les missions). Il se rejoue cependant assez bien et se prête aussi pas mal aux courtes sessions de jeu : comme les niveaux sont rapides, même si on a que 10 ou 15 minutes devant soi on peut sans problème en faire 2 ou 3 (voire plus quand on connaît le jeu). La difficulté est plutôt bien dosée, de nombreux passages demandent plusieurs tentatives avant d'y parvenir mais on s'en sort toujours. Seul le dernier boss du jeu me semble être un vrai pic de difficulté (il m'a fallu quasiment 30 minutes pour le tuer la première fois, pour un jeu qui se fait en 5h c'est énorme).

Comme les deux autres jeux, celui-ci se joue à la manette ou au clavier, mais pour le coup je ne mettrais pas les deux méthodes au même niveau. En effet, je trouve la manette bien plus pratique pour le personnage de Harry, qui demande de bien gérer ses déplacements (le stick de la manette offrant plus de nuance que les touches du clavier). En revanche, je préfère utiliser la souris lorsque je contrôle Judy, simplement parce que ses attaques demandent plus de précision et je trouve la visée à la souris bien plus pratique à cet égard.

Je n'ai jamais joué à Hotline Miami ni aucun autre jeu du genre avant celui-ci, si bien que là encore j'ai été très surpris d'apprécier le jeu (au point de m'être mis au speedrun de celui-ci). C'est un bon défouloir, et même s'il est très court, on peut facilement avoir envie de le refaire simplement pour essayer de terminer les niveaux plus rapidement et en mourant moins que les fois précédentes.

Dernier point, tout comme Children of Morta il propose un mode coopératif sur la même machine. Je suis cependant beaucoup moins fan de ce mode ici pour une raison simple : le jeu est beaucoup plus rapide et dynamique que Children of Morta. Du coup, le fait de ne pas avoir l'écran qui suit bien vos actions (car il doit continuer de cadrer les deux personnages) est beaucoup plus gênant, d'autant plus que la mort arrive très facilement.

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