Steelrising

Ça faisait longtemps que je n’avais pas parlé de Dark Souls ou d’un jeu similaire, il est temps de corriger cela ! J’ai tout récemment terminé une partie de Steelrising, un jeu créé par une petite équipe française et qui a l’originalité de prendre place au moment de la révolution française.

L’histoire

Nous sommes donc en France à la veille de la révolution. Le roi Louis XVI a pété les plombs et a décidé de remplacer ses soldats par une armée d’automates meurtriers qui font un carnage dans les rues de Paris. Le joueur incarne Aegis, un automate dédié à la protection de la reine Marie-Antoinette. Cette dernière, horrifiée par les agissements du roi, va ordonner à Aegis de trouver un moyen de l’arrêter, lui et ses automates.

Alors là attention, si vous êtes un fan des jeux From Software (le studio qui a fait Dark Souls), vous risquez d’avoir un choc : nous avons ici un jeu de type souls-like qui essaye de raconter une histoire ! Si si, une histoire, pas juste poser un univers avec deux ou trois bricoles ici et là pour donner la vague impression qu’il y a un scénario hein, non une vraie histoire, avec des dialogues qui font avancer l’intrigue et tout et tout ! Ouais je sais c’est perturbant quand on ne jure que par Dark souls et Elden ring, des jeux faits par un studio pas foutu d’écrire un début de scénario dans leurs jeux en plus de 10 ans, mais il est possible de faire un souls-like avec un vrai scénario. Et ça fait du bien de jouer à un jeu dans lequel on sait au moins pourquoi on doit tuer tout un tas d’ennemis et pourquoi on va à tel endroit faire telle chose.

Après ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, le scénario n’est pas non plus incroyable, mais au moins il existe et vu que la plupart des jeux inspirés des titres From Software ont tendance à copier leur façon merdique de ne pas raconter une histoire (ou extrêmement mal), ben j’ai envie de saluer l’effort. Le jeu nous propose donc une version revisitée des débuts de la révolution, en nous faisant croiser quelques personnages historiques tels que La Fayette, Lavoisier ou Robespierre (d’ailleurs, petit bémol sur les PNJs, vu qu’ils portent tous la même perruque ils ne sont pas forcément évident à distinguer...). Et ça aussi ça change un peu, d’avoir un jeu qui se passe dans une version alternative de notre monde réel et pas dans un univers fictif hyper-sombre où la joie n’a jamais existé afin de copier Dark souls. Alors certes, y’a beaucoup de morts, c’est la merde et tout, mais il reste des gens vivants et l’ambiance n’est pas non plus extrêmement sombre. Il y a même du soleil et de la lumière par moments ! Incroyable dans un souls-like ! D’ailleurs, parlons des graphismes. Enfin non, d’abord parlons du doublage.

En effet, tous les dialogues du jeu sont doublés, mais uniquement en anglais. Et là j’ai un peu de mal avec ça. Alors ok, c’est pour vendre le jeu à l’internationale, mais le truc c’est qu’il y a très souvent des mots français dans les dialogues (notamment tous les noms de lieux, mais pas seulement), sauf que du coup ces mots français sont prononcés avec un accent anglais... et c’est ridicule. On a un jeu fait par un studio français qui prend place à Paris, en France donc, c’est quand même super ballot de ne pas avoir fait un doublage français pour le jeu, quitte à ne pas faire de doublage anglais si c’était trop cher de faire les deux. Ça n’aurait pas tué les anglais de devoir lire les sous-titres pour une fois, et ça aurait évité d’avoir Robespierre qui prononce des mots français avec un accent anglais tout merdique. D’ailleurs c’est la même chose pour le nom de l’héroïne : aegis signifie égide, en français. Pourquoi ne pas l’avoir appelée Égide, tout simplement ? Tous les noms des personnages du jeu sont des noms français à l’exception du personnage principal, c’est quand même dommage. Voila, maintenant parlons des graphismes.

L’ambiance et les graphismes

Là, y’a du bon et du moins bon. Pour le bon, on peut noter l’ambiance globale et les décors qui sont plutôt cools. Le jeu se passe à divers endroits de Paris, donc un environnement urbain du 18ième siècle, et rien que ça ça change de la formule habituelle. Globalement les environnements sont bien faits et l’ambiance est là. Comme je l’ai dit juste avant, pour une fois un souls-like n’a pas une ambiance sombre comme si la joie n’existait pas : on a de la verdure, de la lumière et des endroits assez colorés, mais on a aussi des rues en bordel avec des barricades et des morts un peu partout. Non franchement, à ce niveau là il y a un bon travail de fait. MAIS.

Mais tout cela est malheureusement un peu gâché par la mauvaise optimisation graphique du jeu. Globalement le jeu est assez gourmand, tout ça pour au final afficher des textures franchement pas folles (à moins d’avoir une bête de guerre d’ordi). Je suis pas un puriste des graphismes hyper léchés, mais là même moi je trouve que les textures sont par moment assez moches. Alors ça plombe pas tout non plus, l’ambiance est là et fonctionne, mais il vaut mieux regarder les choses de loin parce que si on s’approche de trop c’est vraiment pas aussi chouette, et c’est bien dommage. Notons au passage les temps de chargement qui sont assez longs, probablement parce que le jeu charge systématiquement les niveaux en entier  d’un seul bloc et que ceux-ci sont assez vastes.

Le gameplay

Venons en au principal : le jeu lui-même. Là je vais distinguer deux choses : l’exploration et les combats. Pour l’exploration, c’est vraiment pas mal du tout : les niveaux sont assez bien construits et vu qu’on a la possibilité de sauter pour grimper sur des trucs, avec en plus un ou deux gadgets qu’on récupère au cours du jeu qui permettent de débloquer de nouveaux chemins (un peu façon metroidvania), se balader dans les niveaux est assez plaisant. Il n’y a que deux petites choses que j’aurais à reprocher à cet aspect du jeu. Le premier est que les rues ont tendance à se ressembler un peu toutes, du coup c’est pas toujours évident de s’y retrouver (les niveaux font un peu labyrinthiques par moments). Heureusement, il y a un objet dans le jeu qui permet d’indiquer la direction de l’objectif, donc au final c’est pas si grave. L’autre petit défaut et que même s’il y a pas mal d’objets à collecter ici et là, il s’agit surtout de consommables, d’objets à jeter sur les ennemis, ce qui n’est pas super folichon (je ne me suis pas servi de ces objets de toute ma partie). Il y a bien quelques armes et armures ici et là, mais elles sont assez rares. Au final, on se trouve à ramasser tout plein de trucs qui ne vont pas vraiment servir, mais bon si vous aimez explorer tous les recoins pour tout ramasser, c’est franchement plaisant à faire.

Et maintenant les combats. Et là il faut être honnête : c’est pas fou. Déjà, étant donné qu’il n’y a pas de système de magie (ou équivalent), seul le choix de l’arme va changer un peu le gameplay. Il n’y a pas de nouveau combo à apprendre, seulement une attaque simple et une attaque chargée (formule classique). Chaque arme dispose également d’une attaque spéciale, mais elles ne sont pas toujours intéressantes ou utiles. Par exemple, l’arme que j’ai utilisée pendant ma partie avait une attaque spéciale intéressante sur le papier, mais elle avait une portée tellement ridicule qu’au final j’ai très vite arrêté de l’utiliser vu que je n’arrivais jamais à toucher qui que ce soit avec.

Bref, la variété d’actions au combat est assez restreinte. Mais ça n’est pas tout. Il faut ajouter à cela un bestiaire assez limité (globalement au bout de 2-3h vous aurez croisé au moins une fois chaque ennemi du jeu) et pas hyper inspiré (à part un ennemi qui attaque à distance et un autre qui met une espèce de bouclier de protection, les autres sont de simples attaquants en mêlée relativement basiques). Donc ça fait le boulot, mais c’est vraiment pas transcendant.

Et c’est pas beaucoup mieux si on se penche sur les boss. Là, on a un peu la même chose que dans Elden ring : la majorité des boss sont en fait de simples ennemis lambda avec une plus grosse barre de vie. Il y a bien des boss avec une apparence et des mouvements uniques, mais ils se comptent presque sur les doigts d’une main (y’en a genre 6...). Ces boss là sont un peu plus réussis sans être exceptionnels non plus. En résumé, du côté des combats le jeu assure le minimum syndical et pas vraiment plus.

Venons en à la difficulté du jeu, question inévitable lorsqu’on parle d’un souls-like. Clairement le jeu est plus facile qu’un titre de From Software : si vous avez poncé Dark souls, Elden ring et compagnie vous n’aurez aucun mal à aller au bout (j’ai tué la plupart des boss du premier coup et il ne m’a jamais fallu plus de deux tentatives). Donc si vous ne jurez que par la difficulté, passez votre chemin. En revanche, si vous cherchez un titre similaire avec une difficulté plus abordable, il se peut que le jeu vous convienne.

Enfin, un petit mot sur la durée de vie : elle est tout à fait correcte. Il m’a fallu une grosse quinzaine d’heures pour terminer le jeu la première fois en faisant les quêtes secondaires, donc c’est tout à fait honnête. En revanche, le fait que les combats (et en particulier les boss) ne soient pas très inspirants donne moins envie d’y rejouer qu’à un Dark souls 3 que j’ai fait plus d’une centaine de fois. Mais c’est tout à fait envisageable de refaire une partie de temps en temps, donc je pense que c’est plutôt pas mal de ce côté.

En résumé

Enfin un souls-like qui essaye de prendre des libertés par rapport à la formule habituelle : il se pose dans un cadre historique, en ville, avec un vrai scénario et une ambiance qui n’est pas toute sombre tout le temps. L’exploration est vraiment sympathique, les niveaux bien fichus et l’ambiance est là. Malheureusement, l’optimisation graphique et les textures sont à la traîne et les combats vraiment pas ouf. J’ai pas du tout passé un mauvais moment en jouant à Steelrising et je referai certainement une partie de temps en temps, mais il n’est pas à conseiller à tout le monde. Si c’est vraiment les combats et en particulier les boss qui vous intéressent, vous trouverez bien mieux ailleurs. En revanche si vous voulez un souls-like qui s’éloigne un peu de la formule traditionnelle, que vous aimez fouiller les recoins dans les niveaux et que vous voulez un jeu qui propose vraiment une histoire, alors ça peut valoir le coup de lui donner sa chance. Pour ma part je ne regrette pas mon achat, même s’il est certain que je ne passerai pas des centaines d’heures dessus.