mercredi 14 septembre 2016

La trilogie des magisters

Commençons ce blog avec ce qui devait être le sujet de ma dernière vidéo qui n'a jamais vu le jour : la trilogie des magisters, de Celia S. Friedman.


Le récit narre les aventures de Kamala, une jeune femme déterminée à devenir magister. Ces derniers sont des sorciers pratiquement immortels gardant jalousement le secret de leur pouvoir. Seulement voila : il n'y a jamais eu aucune femme magister par le passé, ce "don" semblant exclusivement réservé aux hommes. Kamala va donc être une véritable curiosité et devra se faire une place au sein d'un univers totalement masculin qui ne va pas l'accueillir à bras ouverts. De plus, les magisters doivent à ce moment affronter une autre crise : le fils du roi est atteint d'une mystérieuse maladie... qui est en lien direct avec le secret du pouvoir des sorciers. Car pour continuer à vivre et utiliser leurs pouvoirs, ces derniers se nourrissent directement de l'essence vitale d'autres personnes, et il semble que l'un d'eux aspire progressivement la vie du prince...

C'est là la première chose que j'aime dans l'univers de ces livres : les magisters sont de gros parasites, un genre de vampires de l'âme. Ici, la magie un coût : l'essence vitale de la personne qui l'emploie. Les mages de ce monde utilisent donc leurs pouvoirs avec parcimonie, chaque utilisation réduisant un peu leur espérance de vie. Un magister n'est qu'un magicien ayant épuisé sa propre force vitale mais qui parvient à utiliser celle d'autrui pour subsister. Cela nous amène à nous méfier de chacun d'entre eux puisqu'ils ont tous l'air de prédateurs prêts à mordre (après tout, ils n'hésitent pas à voler la force vitale d'un personne simplement pour se servir un verre de vin).

Cet élément, entre autres, donne un ton assez froid et mature à l'univers. Les personnages sont rarement en sécurité dans des endroits chaleureux : le monde a l'air gris et on a toujours l'impression qu'un danger rôde non loin (surtout en présence des magisters).
En dehors du fonctionnement un peu particulier de la magie, l'univers reste assez standard mais cette impression de froid et d'insécurité fait qu'on s'y immerge facilement.

Venons en aux personnages. J'ai déjà parlé des magisters dont j'apprécie beaucoup le coté très égoïste  : chacun sert ses propres intérêts, et les autres êtres humains ne sont que des rivaux ou des réserves de force vitale attendant d'être utilisées. Du coup on ne sait jamais si on peut leur faire confiance, et on peut difficilement les ranger du côté des "gentils" ou des "méchants" (du moins pas de façon définitive).
Le personnage principal n'échappe d'ailleurs pas totalement à la règle. Point de chevalier héroïque qui veut devenir meilleur pour pouvoir sauver plus de veuves et d'orphelins. Non non, ici on a une ancienne prostituée qui n'a plus envie de faire le tapin et qui veut devenir magister afin de pouvoir prendre sa revanche sur la société en passant d'un des échelons les plus bas à un des plus hauts, quitte à en mourir. Si, par la suite, elle aura des motivations plus altruistes, elle essayera tout de même de tirer sa propre épingle du jeu à l'occasion. On a donc une héroïne un peu plus contrastée que ce qu'on peut souvent trouver, ce qui la rend assez attachante.
Les personnages secondaires ne sont pas mauvais non plus : il n'y en a pas de trop, et ils sont chacun intéressants à leur manière.

Bref, vous l'aurez compris, j'aime cette saga... du moins les deux premiers tomes.
Car on en arrive au "MAIS" de cet article ; en avant pour ce qui (me) fâche.

MAIS... tout ce que je viens de dire ne se base que sur les deux premiers tomes de la saga (à savoir Festin d'âme et Les ailes de la colère). Pourquoi pas les trois ? Tout simplement parce que le troisième n'est jamais sorti en version française. Bragelonne a édité les deux premiers, mais pas le troisième pour une raison que j'ignore. Ce dernier n'est donc disponible qu'en anglais, et je ne suis pas assez à l'aise avec l'anglais pour le lire dans cette langue. Et même si c'était le cas, pourquoi n'avoir sorti que les deux premiers en VF ?
Cette saga est donc assez frustrante pour moi, car j'ai beaucoup aimé les deux premiers tomes, mais je ne pourrai à priori jamais lire le dernier sauf si un éditeur quelconque décide de le publier en VF un jour ou l'autre.

J'ai tout de même très envie de vous la recommander, car je trouve que les deux premiers tomes valent le coup, mais sachez que si vous vous lancez dans cette saga il vous faudra passer par l'anglais pour la terminer. A vous de voir.

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