vendredi 4 novembre 2016

La Roue du temps

La Roue du temps est une longue saga écrite majoritairement par Robert Jordan. Je dis majoritairement car l'auteur est mort avant de pouvoir terminer la saga, et c'est Brandon Sanderson qui a écrit les trois derniers des quatorze tomes en se basant sur les notes de Jordan.


Avant de commencer cet article je précise une chose : je n'ai lu que les 7 premiers tomes de la nouvelle édition de Bragelonne, donc mon avis ne se fonde que sur la moitié de la saga. Mais j'ai envie de vous en parler, et si j'attends d'avoir tout lu cet article ne verra le jour que dans une dizaine d'années.

L'histoire est celle de trois jeunes hommes : Perrin, Mat et Rand, que l'Aes Sedai (une magicienne) Moiraine identifie comme étant des Ta'verens : des individus ayant une destinée hors du commun et qui peuvent influencer le destin des autres de par leurs actes. Les trois héros se voient contraints de fuir leur village avec Moiraine lorsque le lieu est attaqué par des Trollocs, des soldats du Seigneur des ténèbres qui sont eux aussi à la recherche des Ta'verens, en particulier Rand qui pourrait bien être le Dragon Réincarné, celui qui pourra vaincre le Seigneur des ténèbres.

Je n'ai pas eu de mal à rentrer dans cette saga, et j'ai très vite été emporté par les premiers tomes. En effet, l'univers est intéressant, même s'il reste assez classique et n'est pas le plus prenant que j'ai pu voir. Il y a cependant de quoi faire et on s'y plonge sans soucis. Les personnages centraux sont assez attachants, au moins en ce qui concerne les hommes (j'y reviendrai). Le récit est prenant, bref j'étais très emballé par le début. Sauf que.

Sauf que plus ça va et moins ça va. Attention, j'aime toujours la saga, mais il y a clairement des points qui deviennent gênants à la longue. C'est d'ailleurs le premier soucis : la longueur. Si vous voulez vous attaquer à la saga, armez-vous de courage et de patience car il y a 14 tomes bien remplis à lire. Et même si j'ai lu les premiers tomes sans mal, je commence déjà à trouver que le récit traîne en longueur (et je n'en suis qu'à la moitié). Sur les derniers tomes que j'ai lu, j'ai vraiment eu l'impression que l'histoire traînait des pieds et n'avançait pas, que la plus grande partie n'était que du remplissage. Faire une grande saga c'est bien, mais il faut avoir quelque chose de substantiel à mettre dedans (n'est-ce pas, Anne Robillard ?). Bon on en est pas au vide quasi sidéral des livres des Chevaliers d'émeraude, mais ces derniers avaient la décence d'être beaucoup moins longs (et écrits en gros caractères).

Deuxième problème : les personnages. Il y en a beaucoup trop et trop qui ne servent à rien (hein, Anne Robillard ?). Je prends l'exemple des Aes Sedai, cette organisation de magiciennes qui est très présente dans l'intrigue. On a parfois des dialogues entre des Aes Sedai qui ont des rôles très mineurs dans le récit, si bien qu'on ne se rappelle même plus qui elles sont ni ce qu'elles font (le problème plus global affectant les personnages féminins n'aide pas là-dessus d'ailleurs, je vais y revenir). Lire un dialogue de plusieurs pages entre des personnages dont on ne sait même plus ce qu'ils font là, c'est pénible et peu intéressant. Et, bien entendu, on a des personnages disséminés un peu partout dans le monde, donc si vous n'aimez pas les récits fragmentés, passez votre chemin.

Enfin dernier problème, et sans doute celui qui me gène le plus car il est en partie responsable des deux points que je viens de soulever précédemment : les personnages féminins. 

Sérieusement, Robert, c'était quoi ton problème avec les femmes ?

Le récit ne souffre pas d'un manque de personnages féminins, bien au contraire. Je ne me suis pas amusé à compter, mais je suis à peu près convaincu que la majorité des personnages sont des femmes. En tous cas, je suis certains qu'elles accaparent plus de la moitié du récit.
Quel est le problème alors ? Hé bien c'est que toutes les femmes, et je dis bien TOUTES les femmes de cette saga sont absolument LES MÊMES ! Elles ont TOUTES le même caractère de merde. En effet, toutes les femmes de la saga font un gros complexe de supériorité non seulement vis-à-vis des hommes, mais aussi de leurs consœurs. Elles passent leur temps à regarder tout le monde avec un air hautain, à donner des ordres et à piquer des crises dès que quelqu'un ose prétendre qu'elles ont tort. Elles sont toutes convaincues de détenir La Vérité, d'avoir raison en toute circonstance et ne supportent pas qu'on ne fasse pas les choses à leur manière. A chaque fois qu'un nouveau personnage féminin est introduit, il est décrit comme plus hautain, plus sévère et plus tête de mule que le précédent. La seule "faiblesse" de ces femmes est leur amoureux. Quand elles sont devant l'homme qu'elles aiment, elles deviennent subitement coquettes et gênées, et vas-y que je bafouille parce que je suis transportée par des torrents d'émotions... enfin tant que mon homme n'ouvre pas la bouche, parce que s'il dit quelque chose ça va forcément être de la merde (vu que c'est un homme) et donc je vais me sentir obligée de rétablir mon autorité.

Et c'est comme ça tout le long du récit. Mon problème n'est pas qu'il y ait des garces parmi les personnages féminins, mais plutôt qu'il n'y ait que ça. J'ai dit plus tôt que le récit avait tendance à traîner de plus en plus en longueur, et c'est en partie à cause des femmes. En effet, comme aucune d'elle ne supporte d'être contredite et qu'elles veulent toutes dominer le monde, elles passent leur temps à se chamailler, à se lancer des duels de regards assassins etc... Bref, à mesure que le récit introduit de nouveaux personnages féminins, il passe de plus en plus de temps à relater les crêpages de chignon systématiques, et c'est pénible.

Alors je ne sais pas si Robert Jordan était un misogyne qui voulait montrer que les femmes sont toutes des garces, ou bien un féministe clamant que les femmes peuvent aussi être fortes et être des dirigeantes, mais dans le premier cas il a parfaitement réussi et dans le second lamentablement échoué. Je trouve les femmes du récit de plus en plus insupportables au fil des tomes et je me demande jusqu'à quel point ça va aller...

Ha oui, et malgré tout ça, il y en a quand même 3 qui sont amoureuses du héros et qui ne voient pas d'inconvénient à former un harem pour lui (parce que bon, le pauvre doit sauver le monde, il mérite bien ça quand même...).

Voila, j'ai terminé de parler des femmes de la saga, et de la saga elle-même par la même occasion.
Pour résumer, la Roue du temps est un très long récit qui a bien démarré mais qui commence à pas mal s'alourdir et à ralentir en conséquence. J'espère que la tendance va un peu s'inverser dans la seconde moitié du récit, sinon je ne suis pas certain de réussir à aller jusqu'au bout.

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