lundi 9 avril 2018

Darksiders

Faisons un petit tour du côté des jeux plus récents avec la saga Darksiders. Le premier volet est sorti en 2010, le deuxième en 2012 et le troisième est prévu pour cette année 2018. J'en ai donc profité pour rejouer aux deux premiers, et j'avais envie de vous en toucher quelques mots


Darksiders

Commençons par le commencement (au début de l'origine des choses). Dans ce premier jeu, vous incarnez Guerre, l'un des quatre cavaliers de l'apocalypse. Vous déboulez sur Terre en plein conflit entre les anges et les démons, conflit que vous êtes censé arbitrer. Vous êtes cependant étonné de l'absence des trois autres cavaliers et comprenez que le conflit entre le Ciel et les Enfers s'est déclenché trop tôt. Alors que vous êtes en train de régler leur compte à quelques démons, vous êtes soudainement privé de vos pouvoirs et retiré du champ de bataille. Un siècle plus tard, vous vous réveillez à nouveau. Vous êtes accusé par le Conseil Ardent d'avoir déclenché l'apocalypse en allant sur Terre trop tôt . Vous demandez alors à vous y rendre à nouveau pour prouver votre innocence et punir les véritables responsables de la disparition de l'humanité.

Voila pour l'histoire de base, passons au jeu lui-même. Si vous voulez un résumé en une phrase, je dirais : "un genre de Zelda, mais avec beaucoup de baston".

Pourquoi "un genre de Zelda", me direz-vous ? Tout simplement parce que le jeu est construit de la même manière. La progression est découpée en donjons successifs, chacun étant constitué de plusieurs salles dans lesquelles il faudra résoudre des énigmes à base de leviers, d'endroits à escalader, de machins à pousser, de clés à trouver, etc... À peu près au milieu du donjon, vous allez récupérer une arme ou un accessoire (boomerang, grappin...) qui vous permettra d'accéder à de nouvelles salles et qui sera aussi un élément essentiel pour venir à bout du boss de fin. Une fois ce boss vaincu, vous récupérez une nouvelle barre de vie et vous vous mettez en chemin pour le donjon suivant. Si vous avez déjà joué à un Zelda, cette description doit vous dire quelque chose.

Et ça marche plutôt bien. Les énigmes sont assez variées, même si la plupart ne sont pas très dures à résoudre. Le tout s'enchaîne assez bien et la progression est plaisante. Il y a bien sûr quelques coins un peu cachés dans lesquels vous pourrez trouver par exemple des fragments de pierre de vie, l'équivalent des "quarts de cœur" de Zelda (une fois que vous en avez trouvé 4, vous avez une barre de vie supplémentaire) ou bien des améliorations pour vos armes.

Il y a cependant une différence majeure avec la saga Zelda : la baston. Darksiders est avant tout un jeu fait pour tabasser du vilain démon, il suffit de voir le personnage principal pour s'en convaincre : on est bien plus proche de Kratos de God of war que de Link.
Les combats sont donc fréquents et souvent inévitables (la porte de la salle ne s'ouvre qu'une fois tous les ennemis vaincus). Votre arme principale est l'épée fine et délicate (sarcasme) que porte le héros dans son dos, et qui est sobrement baptisée "Absorbeur de chaos". Vous pourrez également récupérer une faux faisant moins de dégâts mais frappant selon de grands arcs de cercle, et enfin un gantelet qui donne des coups puissants. C'est cependant l'épée que vous utiliserez le plus car c'est généralement la plus efficace (et ça reste votre arme principale). La faux est une arme optionnelle (on peut finir le jeu sans jamais l'avoir) qui ne sert que contre des ennemis en grand nombre, et le gantelet est surtout utile pour casser des blocs de glace qui gênent votre progression (je ne les ai jamais utilisés en combat pour ma part).

Chacune de ces armes possède une jauge d'expérience qui se remplit quand vous l'utilisez et qui lui permet de monter en puissance (il y a 4 niveaux de puissance pour chacune). Au vu de la durée du jeu, vous n'aurez clairement pas le temps de les maximiser toutes (en général je termine avec l'épée au max, la faux au niveau 2, et le gantelet qui prend la poussière dans l'inventaire). Vous pouvez également leur attribuer des améliorations que vous trouverez au fil du jeu et qui peuvent améliorer les dégâts, donner un effet de vol de vie, augmenter la génération de chaos, etc...

Qu'est-ce donc, justement, le chaos ? C'est une jauge qui se remplit au fur et à mesure que vous cognez du vilain et qui, une fois pleine, permet à Guerre de se transformer en grosse bébête qui fait mal pendant un court instant. Dommage que cette forme soit assez pataude et ne dispose que d'une seule série d'attaques, assez lentes qui plus est.

Vous disposez également d'une jauge de courroux, équivalent d'une barre de magie, qui vous permet d'utiliser un total de quatre sorts différents. Ces sorts sont à débloquer auprès de l'unique marchand du jeu, un démon du nom de Vulgrim, qui vous vendra diverses choses en échange d'une certaine quantité d'âmes. En plus des sorts, vous pourrez récupérer auprès de lui quelques objets consommables comme des potions de soin et, surtout, de nouveaux coups à utiliser avec vos trois armes. C'est également lui qui vous vend la faux (pourquoi d'ailleurs ? C'est la seule pièce d'équipement qui s'achète. Est-ce qu'on aurait dû la récupérer dans une section du jeu qui n'a finalement pas été intégrée ?).

Je n'ai pas grand chose à dire des graphismes qui sont plutôt chouettes. On évolue sur une terre ravagée, passant d'une ville avec des immeubles plus ou moins effondrés à des zones plus verdoyantes, avec un crochet par le désert. Ainsi, même si une grande partie des décors sont dans les teintes grises, on a plusieurs environnements un peu plus colorés.

Globalement, Darksiders est un très bon jeu selon moi, et je vous encourage à le tester si le genre vous intéresse. Je vais tout de même formuler 2-3 petits reproches, histoire d'être honnête.

Tout d'abord, le jeu est assez court. Globalement, comptez entre 15 et 20 heures pour le terminer en récupérant la plupart des bonus. Je trouve d'ailleurs la fin assez décevante. Je m'attendais à devoir faire un dernier donjon avant le boss final, et non, même pas. On parle simplement à un PNJ et paf, on est téléporté devant le boss. C'est un peu dommage, ça donne l'impression que le combat sort de nul part. Et ça me pose un autre soucis, qui est un peu la combinaison des deux premiers. Tout au long du jeu, vous allez pouvoir récupérer des fragments de l'armure abyssale. Une fois les 10 fragments collectés, vous obtiendrez la fameuse armure qui donnera une meilleure protection à Guerre, en plus de modifier son apparence. Sauf qu'au final, vous n'allez la garder que le temps de quelques minutes, puisque vous ne pouvez l'obtenir que juste avant le boss de fin... Bon en réalité, si vous avez bien collecté tous les fragments au fur et à mesure, vous pourrez l'utiliser pendant la dernière partie du jeu, celle juste avant le boss final, qui consiste à se balader un peu partout sur la carte pour récupérer quelque chose. Mais cette phase est assez vite expédiée, et surtout elle comporte très peu de combats (un seul est obligatoire). Cette belle armure que vous avez mis tout le jeu à avoir ne vous sert donc même pas le temps d'un donjon, ce que je trouve très décevant. Il en va de même pour les meilleures améliorations d'arme du jeu. Au final, on a un peu l'impression de s'être donné du mal à les collecter pour rien.

Enfin, mon dernier reproche porte sur quelques phases de jeu un peu maladroites. Pour varier, le jeu propose à plusieurs moments des phases un peu différentes : virée à dos de griffon, dégommage de démons avec un gros flingue ou encore boss à dos de cheval. L'utilisation du gros flingue ne me dérange pas tant que ça (mis à part que je trouve la séquence un peu longue) d'autant qu'on est pas forcément obligé de s'en servir. J'ai en revanche plus de mal avec les deux phases à dos de monture, que ce soit le griffon ou le cheval.

Je vais commencer par le griffon. C'est une phase qui arrive assez tôt dans le jeu et qui est... relativement chiante. C'est un genre de rail-shooter, avec le griffon qui avance tout seul le long d'un tunnel. Tout ce que vous avez à faire, c'est le faire bouger pour éviter les projectiles tout en dégommant les ennemis à l'écran. La séquence est un peu molle (on a l'impression que le griffon avance à 2 à l'heure) et dure assez longtemps. Elle n'est pas non plus très palpitante, puisqu'il suffit de faire "clic clic" dès qu'on voit un ennemi, et c'est tout.

Concernant le cheval, c'est un peu différent. En fait, vous allez surtout l'utiliser le temps d'un boss et d'un autre combat un peu avant qui ne peut se faire qu'à dos de canasson. Sauf que le principe de la séquence est de chevaucher tout en tirant derrière vous, ce qui rend la maniabilité un tantinet pénible (en plus de ne pas voir où vous allez). Ce boss à cheval est certainement celui qui m'a le plus énervé, d'autant que je le trouve peu intéressant à combattre (c'est le boss le moins réussi selon moi).

Foncièrement, ces quelques maladresses sont loin de gâcher le jeu, ce ne sont que quelques séquences par-ci par-là. Ce sont juste des moments un peu moins réussis, même si l'idée à la base est louable : c'est toujours sympathique d'avoir une phase de jeu un peu différente lorsque celle-ci est bien faite. Et si elles ne m'ont pas emballé plus que ça, peut-être que vous les apprécierez de votre côté.

 

Darksiders II

Deux ans plus tard arrive le second volet de la saga. Vous incarnez cette fois Mort, un autre des quatre cavaliers, qui cherche à libérer son frère Guerre du Conseil Ardent et à rétablir l'humanité sur Terre.
Je vais me contenter de parler ici des différences avec le premier. Et pour commencer, le plus gros changement vient de l'accentuation du côté jeu de rôle. En effet, on a cette fois un héros qui gagne de l'expérience et monte de niveau (seules les armes s'amélioraient dans le premier jeu) avec un arbre de compétences dans lequel vous pourrez investir des points pour améliorer vos capacités ou en débloquer de nouvelles. En tuant les ennemis ou en ouvrant les coffres, vous récupérez de nombreuses pièces d'équipement qui serviront à améliorer vos statistiques. 

L'aspect équipement et développement du personnage est donc un peu plus poussé. Le jeu est également moins linéaire, avec des quêtes et des donjons optionnels. L'aspect exploration est davantage mis en avant, avec de nombreux coffres cachés un peu partout. Contrairement au premier volet, le butin est cette fois complètement aléatoire, sauf pour les éléments essentiels à la progression.

Le décor change également. Si Guerre évoluait sur Terre, souvent dans des bâtiments et infrastructures délabrés, Mort se promène dans d'autres mondes qui peuvent être très verdoyants comme le premier que vous allez traverser, ou bien beaucoup plus ternes comme le royaume des morts.

Le cœur du jeu ne change cependant pas beaucoup. On traverse toujours des donjons avec des salles à énigmes (même si elles sont peut-être un chouilla moins inspirées que dans le premier ?) avec de nombreux combats. Ceux-ci ont d'ailleurs tendance à se reposer un peu plus sur le nombre d'ennemis à l'écran, ce qui rend parfois presque impossible d'éviter tous les coups. J'en veux pour preuve la quantité de potions de soins qu'on peut trouver dans le jeu (même si on ne peut en transporter que 5 à la fois). La palette de coups est un peu plus étoffée, et on nous propose cette fois un système d'armes principales et secondaires qu'on peut alterner. L'arme principale est toujours constituée de deux faux (qui frappent assez rapidement) tandis que les armes secondaires peuvent être des armes à deux mains (lentes mais puissantes) ou des armes plus légères qui font moins de dégâts mais sont plus rapides. On dispose toujours de quelques capacités qui s'apparentent à des sorts (à débloquer via les points de compétence) et de la "forme de cavalier" qui permet de se transformer en faucheuse pour mettre des grosses mandales pendant un court moment.

Darksiders II est une bonne suite au premier. Il a malgré tout lui aussi quelques petites faiblesses.

Concernant les quêtes (secondaires ou non), ne vous attendez pas à quelque chose de très folichon. C'est toujours du "va tuer Bidule" ou "ramène moi tel machin". C'est vraiment de la quête prétexte, mais en même temps Darksiders ne s'est jamais vendu comme étant un jeu avec un scénario élaboré (l'histoire du premier volet peut se résumer en "tue tous les boss et tu pourras aller affronter le grand-vilain-pas-beau").

Concernant les aspects jeu de rôle, l'introduction de la gestion de l'équipement est sympathique, mais il y a un côté très hack'n slash là-dedans. Je veux dire par là qu'on ramasse beaucoup d'objets, mais 95% du temps ils ont des statistiques trop pourries pour en tirer quoi que ce soit à part un peu d'argent chez le marchand. C'est rare de trouver de bons objets, et souvent on les obtiendra en tuant un boss. C'est un peu dommage, car il y a pas mal de coffres à trouver un peu partout en explorant, mais on en tirera rarement quelque chose d'utile (alors que dans le premier volet on était en général récompensé par un fragment de pierre de vie, une amélioration d'arme ou un bout de l'armure abyssale).

Enfin, question combats, la quantité d'ennemis fait parfois qu'on ne peut plus vraiment esquiver les coups et on se retrouve juste à bourrer le plus possible en prenant des potions de soin. Les boss sont aussi un peu moins inspirés que dans le premier volet où ils avaient tous une stratégie à suivre pour les tuer. Ici, on peut parfois se contenter de les tabasser comme une brute en esquivant 2-3 attaques pour ne pas trop prendre de dégâts.

Globalement, Darksiders II essaye d'en proposer plus que son aîné, mais avec un peu moins de raffinement. Il y a plus de donjons, mais ils sont plus courts et parfois un peu moins inspirés, de même pour les boss. Le côté jeu de rôle et personnalisation du héros est plus développé, mais ça reste assez superficiel. Ça n'en reste pas moins divertissant, et le jeu est très agréable à parcourir. 

En fait, mon plus gros reproche est purement technique : il s'agit de l'adaptation PC qui est un peu foireuse au niveau de la configuration des touches. En effet, l'assignation des touches est assez galère, ce qui est étonnant puisque ça se faisait à peu près bien dans le premier volet. Ici, non seulement le pavé numérique n'est pas bien reconnu (oui, je suis le genre de personne qui joue avec les flèches directionnelles et le pavé numérique), mais vous ne pouvez pas assigner une touche déjà assignée autre part. D'habitude, lorsque vous faites ça, ça désalloue automatiquement la touche pour l'assigner là où vous voulez, mais pas dans ce jeu. Vous êtes obligé de désallouer la touche vous-même pour pouvoir la réaffecter ailleurs. Bon, vous me direz, configurer les touches, on fait ça une fois au début et ensuite on y revient plus. Certes. Mais c'est toujours pénible, lorsque vous commencez un nouveau jeu, de vous prendre la tête avec la configuration des contrôles.

Quoi qu'il en soit, j'aime beaucoup ces deux jeux, mais pas tout à fait pour les mêmes raisons : le premier pour son côté très "Zeldaesque" et le second pour son monde plus ouvert et son aspect un peu plus défouloir dans la quantité d'ennemis à fracasser.

Si vous êtes amateur de jeu d'action/aventure (avec une bonne propension à la baston, ceci dit), je vous recommande de vous pencher sur ces deux titres, si ce n'est déjà fait. Je ne me prononcerai pas pour le troisième volet (qui nous mettra aux commandes de la cavalière Fureur) vu qu'il n'est pas encore sorti, mais j'espère qu'il restera dans la droite lignée des deux premiers.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire