jeudi 17 décembre 2020

Kingdom come deliverance, Control, Horizon zero dawn

Aujourd’hui, un article 3 en 1. Je n’ai pas forcément grand chose à dire sur chacun de ces trois jeux, du coup j’ai décidé de les regrouper.

Kingdom come deliverance

Si je devais résumer le jeu en une phrase, ça serait : «Un bon Skyrim dans le monde réel avec un système de combat pourri». KCD vous met dans la peau de Henry, le fils d’un forgeron dans la Bohême médiévale. Au tout début du jeu, votre village se fait attaquer par une horde de coumans et vos parents se font tuer. Après vous être enfui, vous vous mettez au service du seigneur Radzig dans l’espoir de retrouver un jour l’homme qui a tué vos parents.

KCD est un jeu de rôle à la première personne comme peuvent l’être les Elder Scrolls, à ceci près que le jeu se déroule dans notre monde à nous. Ne vous attendez donc pas à voir de la magie ou des créatures bizarres, vous ne croiserez que des lapins, des chevreuils et des sangliers, et vos adversaires seront systématiquement des humains. Il se veut également assez réaliste sur un certain nombre de points : les gens réagiront différemment en fonction de votre tenue, de votre propreté, vous devez gérer votre faim, votre sommeil, etc... Bon ça c’est la théorie, en pratique on a rarement besoin de se soucier de à quoi on ressemble (à part pour quelques quêtes très spécifiques où c’est clairement indiqué comme étant un moyen de remplir l’objectif), faire une petite toilette dans une auge est généralement suffisant et pour la nourriture, on trouve des marmites pleines à de nombreux endroits dans lesquelles il suffit de se servir. Ces aspects sont donc présents, mais sans être très contraignants.

Qui dit jeu de rôle dit combat, et on touche là au point noir du jeu selon moi. Les développeurs ont voulu faire un système de combat qui se rapproche de la véritable escrime, avec la possibilité de frapper selon 5 angles différents (plus le coup d’estoc). Si ça part d’une bonne intention, le résultat est, je trouve, assez désastreux. Déjà, frapper selon des angles différents ne sert à rien, les adversaires vont de toutes façons parer toutes nos attaques (et ce même s’ils sont au bord de l’épuisement). Un tutoriel au début du jeu nous explique comment faire des feintes, mais en pratique ça ne fonctionne jamais. Au final, on se contente de matraquer les adversaires en espérant que l’IA sera assez gentille pour laisser passer une de nos frappes. Cela donne des combats qui peuvent être relativement longs (plusieurs minutes pour un seul adversaire) et chiants puisqu’on attend juste que le jeu nous autorise à gagner. Et lorsqu’on y parvient finalement, on a plus l’impression que l’ennemi s’est laissé faire parce qu’il en avait marre que d’avoir été habile au combat.

Le deuxième gros point noir du système est qu’il est pensé dans une optique de duel, car la caméra se fixe automatiquement sur votre adversaire, ce qui rend difficile de surveiller ce que peuvent faire d’autres personnages à côté. Or, la quasi totalité des combats du jeu se font contre 3 ou 4 ennemis à la fois. Impossible de tous les surveiller et on se fait défoncer sans rien pouvoir faire, puisque chaque coup reçu nous fait perdre de notre endurance, sans laquelle on ne peut pas faire la moindre action. Alors certes, c’est réaliste − lorsqu’on se bat à 1 contre 4 en général ça se passe mal − mais il ne faut pas oublier que ça reste un jeu, et moi ça ne m’amuse pas de me faire défoncer en permanence. Bon, ça n’arrive pas tout le temps non plus : lorsqu’on doit attaquer un camp de bandits, on peut s’arranger pour en chopper un à l’écart, les tuer discrètement pendant qu’ils dorment, en abattre un ou deux de loin à l’arc (enfin si vous y arrivez, le maniement de l’arc est vraiment hyper compliqué dans ce jeu)... Malgré tout, on se retrouve régulièrement dans des situations où on est pris au dépourvu, et là c’est souvent assez rageant.

C’est d’autant plus dommage que le combat est vraiment le seul truc un peu mal fait du jeu. Les quêtes sont bien écrites, les personnages sont intéressants, et le jeu est très beau graphiquement, avec notamment des environnements qui font très réalistes. De plus, le jeu ose aller jusqu’au bout sur certains éléments pour lesquels la plupart des jeux font des concessions. Par exemple, si vous vous baladez en pleine nuit dans la forêt, vous ne verrez absolument rien si vous ne tenez pas une torche. Si, pour une quête, un personnage vous dit «Rendez-vous demain matin à tel endroit», il faudra que vous soyez à cet endroit le lendemain matin, sans quoi les personnages continueront sans vous. Vous pourrez toujours les rattraper plus loin, mais ils vous feront alors remarquer que vous n’étiez pas à l’heure.

Bref, KCD est vraiment un bon jeu, je vous encourage à le tester s’il vous intéresse, mais sachez que le système de combat est vraiment particulier et pourra vous faire pester plus d’une fois.

Control

On change d’ambiance avec Control, un jeu d’action à la troisième personne dans un monde beaucoup plus contemporain mais avec une grosse dose de fantastique par dessus. Vous incarnez Jesse, une jeune femme qui se rend au siège d’un bureau fédéral chargé de veiller sur les objets de pouvoir, des objets tels que des téléphones, des frigos ou encore des postes de télévision qui peuvent accorder des pouvoirs surnaturels à une personne si elle se lie à eux. Jesse est à la recherche de son frère Dylan qui a été enlevé il y a plusieurs années par le-dit bureau suite à des événements paranormaux. Peu de temps après être entrée, elle va mettre la main sur l’arme de service, une arme à feu qui est également un objet de pouvoir et qui fait automatiquement d’elle la directrice du bureau. Elle va également découvrir que celui-ci est en quarantaine car une entité surnaturelle, le Hiss, s’y est répandu et est en train de corrompre tous les gens qui y travaillent.

Tout le jeu se déroule à l’intérieur d’un même bâtiment, l’Ancienne maison, qui est un immeuble relié à plusieurs dimensions (et qui est donc beaucoup plus grand que l’on pourrait croire). Le Hiss (et d’autres objets de pouvoir) y ont mis la pagaille et l’endroit est infesté par les employés du bureau, transformés en créatures surnaturelles par le Hiss. Vous devez donc les affronter en utilisant votre arme de service, qui peut prendre différentes formes pour simuler plusieurs armes (fusil à pompe, mitrailleuse, lance roquette...), mais aussi les différents pouvoirs que vous obtiendrez au cours de votre exploration. Le principal d’entre eux est la télékinésie, qui vous permettra de balancer un peu tout et n’importe quoi à la tête des ennemis (y compris leurs propres grenades et autres projectiles explosifs). Les combats sont vraiment très dynamiques : on mitraille, on balance des meubles, des bouts de murs ou des imprimantes à la tronche des ennemis, on tire sur des bouteilles de gaz pour les faire péter... Le fait de pouvoir chopper à peu près n’importe quoi pour le balancer avec la télékinésie donne vraiment une sensation de puissance, et c’est franchement cool à utiliser.

En dehors des combats, vous aurez droit à quelques petites séquences un peu plus orientées plate-formes où vous pourrez utiliser vos autres pouvoirs, comme la lévitation, pour franchir des obstacles. C’est jamais très compliqué, le cœur du jeu restant le combat.

Point de vue graphismes, le jeu est franchement joli et prend d’ailleurs en charge le ray-tracing si vous avez une carte qui propose cette option. Bien que toute l’action se déroule dans un unique bâtiment, comme il s’agit d’un bâtiment surnaturel envahi par une entité surnaturelle, les décors arrivent tout de même à se renouveler suffisamment pour que ça ne soit pas trop redondant (il y a même quelques lieux vraiment très particuliers). L’univers développé est également très intéressants, avec les différents objets de pouvoirs, le plan astral et les quelques entités surnaturelles auxquelles on a affaire, comme le Comité, une pyramide noire inversée qui va généralement nous expliquer comment fonctionnent nos nouveaux pouvoirs.

J’ai cependant quelques petites choses à reprocher à Control. Déjà, le jeu est assez court : une quinzaine d’heures grand max, quêtes annexes comprises (on peut cependant y ajouter deux extensions qui rallongent un peu). Ensuite, si l’univers est intéressant, l’histoire en revanche n’est pas fofolle, et la fin pas très satisfaisante (j’ai vraiment eu l’impression que la fin n’avait rien à voir avec tout ce qu’on a fait avant et sortait de nul part). La carte n’est pas très pratique pour se repérer, et on tourne parfois un peu en rond sans savoir exactement où on doit aller (ou comment y aller). Au niveau des combats, je trouve que les ennemis sont parfois un peu trop violents (même avec la barre de vie augmentée au maximum, on peut mourir en 2 coups...). Enfin, si le jeu est intégralement doublé en français (textes et voix, ce qui est plutôt bien), je crois que je n’ai jamais vu une vf avec une synchronisation labiale aussi pourrie : c’est simple, la moitié du temps vous entendez les personnages parler alors qu’ils ne remuent même pas les lèvres. Question cassage de l’immersion, ça se pose là.

Malgré ces soucis, Control reste très fun à jouer. Si vous avez déjà rêvé de foutre le bordel dans un bâtiment en balançant tout le mobilier à l’aide de pouvoir télékinétiques, ça devrait vous plaire.

Horizon zero dawn

Changement d’ambiance encore une fois, puisque ce troisième jeu se déroule dans un monde post-apo où les humains ont régressé à un état tribal et où le monde est envahi par des machines ressemblant à des animaux. Si certaines de ces machines sont relativement paisibles, d’autres sont beaucoup plus agressives. Dans tous les cas, les humains les chassent pour en récupérer des pièces afin de fabriquer divers objets (notamment des lances, des arcs et des armures).

Vous contrôlez cette fois Aloy, une jeune femme de la tribu des noras. Ou plus exactement, une paria de cette tribu. Exclue depuis sa naissance pour une raison inconnue, elle va profiter d’un concours organisé régulièrement pour réintégrer la tribu et enfin découvrir pourquoi elle a été bannie dès la naissance et en quoi elle est spéciale. Elle va ensuite parcourir le monde afin de savoir pourquoi de plus en plus de machines se révèlent agressives envers les humains, et pourquoi l’ancienne civilisation a disparue.

HZD est un jeu de rôle/action à la troisième personne qui vous opposera généralement (mais pas toujours) à des machines plus ou moins grosses. Le principe de base des combats est de viser les points faibles de ces machines (que vous pouvez voir grâce à votre focus, un appareil technologique qui vous sert de scanner) et d’exploiter leurs éventuelles faiblesses face à un élément (feu, électricité ou gel). Vous pouvez poser des pièges, tirer des grenades explosives, utiliser votre arc avec différents types de flèches, harponner la machine avec des câbles pour l’immobiliser... Le jeu possède également un côté infiltration, en vous offrant la possibilité de vous cacher dans les hautes herbes pour effectuer des attaques furtives et éliminer les machines les plus faibles une à une sans vous faire repérer (ce qui est grandement conseillé, car les ennemis font assez mal et c’est compliqué d’en gérer plusieurs en même temps).

L’univers du jeu est très intéressant car c’est un mélange entre un monde très primitif (les gens se battent avec des arcs et des lances, vivent principalement de la chasse, s’habillent avec des peaux et vivent dans des huttes) et un monde de science fiction (des machines autonomes, les gens utilisent les pièces de ces machines pour faire des pièges et des flèches explosives, vous disposez d’un focus qui sert de scanner universel...). L’histoire est également assez prenante et bien racontée.

Visuellement, le jeu est vraiment très beau mais attention il est aussi très gourmand et il vous faudra une bonne carte graphique si vous voulez vraiment en profiter. Pour indication, ma vieille GeForce GTX 960 Ti était considérée comme inférieure au minimum requis et peinait à faire tourner le jeu avec les graphismes au strict minimum (c’était jouable, mais pas très beau et ça ramait énormément lorsque j’arrivais dans la ville principale du jeu).

Je n’ai pas beaucoup de reproches à faire à HZD. Au niveau des combat, je trouve que le moment où on doit faire l’esquive pour éviter un coup n’est pas toujours très intuitif, et j’ai souvent râlé après le fait que les points faibles des machines ne restent pas visibles très longtemps après les avoir scannées, ce qui oblige à les re-scanner toutes les 30 secondes en plein combat car sinon ils ne sont pas évidents à voir, d’autant plus que les ennemis bougent beaucoup, rendant la visée difficile. Dans le même ordre d’idée, on doit souvent escalader des parois pour progresser mais les endroits où on peut escalader ne sont pas toujours évident à déceler et on peut facilement les rater si on ne fait pas bien attention. Enfin, l’évolution du personnage au fil du jeu n’est pas très intéressante : il y a un système de niveaux, mais cela n’apporte que des points servant à débloquer des talents passifs. Et comme on gagne assez de niveaux au court du jeu pour quasiment tout débloquer, on ne peut pas vraiment orienter son personnage autrement lors d’une nouvelle partie. Chaque partie de HZD va donc beaucoup ressembler à la précédente, ce qui réduit un peu l’intérêt. Malgré tout, le jeu est assez long (une cinquantaine d’heures, extension comprise) et assez plaisant pour donner envie d’être refait.

Le mot de la fin

Kingdom come deliverance est un jeu de rôle médiéval dans le vrai monde de la réalité véritable, Control un jeu d’action dans un monde contemporain et fantastique et Horizon zero dawn est à mi-chemin entre les deux, mêlant action et jeu de rôle, tribus primitives et technologie avancée. Le point commun entre les trois est que j’aime ces trois jeux bien qu’ils ne soient pas exempts de défauts : le système de combat absolument horrible pour KCD, la faible durée de vie de Control et le manque de possibilités d’évolution pour HZD (et sa gourmandise en termes de ressources matérielles). Dans les trois cas cependant je vous invite à vous y intéresser si vous pensez que le jeu peut vous plaire. Ils ont aussi pour points communs d’être des jeux très beaux et proposant un univers intéressant (même si l’histoire n’est pas forcément à la hauteur dans Control). Bref, s’ils vous intéressent n’hésitez pas à les essayer, il y a de bonnes chances qu’ils vous plaisent.

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