mercredi 15 septembre 2021

Ys VIII : Lacrimosa of Dana

Je ne suis pas un grand connaisseur de JRPG : à part la saga Final Fantasy et les deux premiers Shadow Hearts, je crois que je n'ai jamais fini un seul autre jeu du genre. Il y a quelques mois j'ai voulu tester Tales of Berseria pour ses combats en temps réel où on contrôle un seul personnage (ce qu'a aussi essayé de faire FF12), mais je n'ai pas du tout été convaincu. Et puis je suis tombé totalement par hasard sur Ys VIII, l'avant dernier jeu d'une saga dont je n'avais jamais entendu parler, et qui m'a réconcilié avec le jeu de rôle / action à la japonaise.

Présentation

Ys VIII : Lacrimosa of Dana est ce qu'on appelle un ARPG, ou jeu de rôle / action : contrairement aux JRPG, les combats sont ici en temps réel et on contrôle directement un personnage, permettant de se déplacer, d'esquiver et de frapper librement. 

Notre protagoniste s'appelle Adol Christin. Alors qu'il est en pleine mer, le navire sur lequel il se trouve se fait attaquer par un monstre géant doté de tentacules. Adol tombe à l'eau alors que le navire sombre, et il se retrouve échoué sur la plage d'une île déserte réputée pour être maléfique. Il va devoir explorer l'île à la recherche de survivants et trouver un moyen de quitter cet endroit.

L'histoire et les personnages

Le début de l'histoire est très cliché et sert juste de prétexte pour nous lâcher dans un environnement inconnu. C'est ce que je me suis dit au premier abord, et si ça semble être effectivement ça au départ, sachez que l'histoire évolue de façon très intéressante par la suite. J'ai été surpris par le scénario dont je n'attendais pas grand chose et qui s'est finalement révélé plutôt bon, malgré quelques éléments qui sortent un peu de nul part vers la fin et dont je m'interroge toujours sur l'utilité. Sans trop vous en dire, sachez que l'histoire mets en parallèle les aventures d'Adol et celles de Dana, une jeune fille qui semble avoir vécu à une époque lointaine. Évidemment, leurs deux histoires vont se retrouver liées.

L'histoire est donc assez prenante au final, et les personnages ne sont pas en reste. Outre les 6 personnages jouables qui sont tous sympathiques (à l'exception d'un, qui me revient pas), il y a de nombreux personnages secondaires (des survivants du naufrage) à retrouver en explorant l'île. Certains sont assez transparents, mais d'autres beaucoup plus attachants (j'adore la mamie ancienne gladiatrice qui sort sa grosse épée et défonce tout). Retrouver les différents personnages disséminés sur l'île a deux utilités : certains d'entre eux vont débloquer des services (marchand, forgeron, médecin...), et leur nombre total permet de débloquer des nouvelles zones dont les accès sont obstrués et qui nécessitent un certain nombre de personnes pour les dégager.

Les graphismes

C'est très certainement le point le plus dommageable du jeu. En effet, celui-ci a été initialement fait pour la PS Vita, ce qui impose certaines contraintes. C'est pas laid, mais on est clairement loin des standards pour ce genre de jeux développés pour PC ou console de salon. Les environnements font très vides (il y a le sol, 2-3 rochers ou arbres pour décorer, et voila), les cinématiques sont quasi inexistantes (c'est presque que des bêtes discussions entre les personnages), les mouvements lors des cinématiques font un peu rigides et la modélisation des personnages, même si c'est pas honteux, est pas la plus fine qu'on ai vu jusque là.

Ys VIII n'est donc pas le plus beau jeu qui soit, mais franchement c'est pas repoussant non plus, et à part dans les cinématiques un peu animées où on voit que c'est un léger en termes d'animation, j'ai pas trouvé ça gênant du tout. D'autant plus que cette légèreté graphique a deux avantages (au moins sur PC) : des temps de chargement hyper courts même sans utiliser un SSD et une parfaite fluidité dans l'action : le jeu tourne à merveille et j'ai jamais eu à me plaindre d'un quelconque ralentissement même quand j'étais en train de matraquer une dizaine d'ennemis à la fois.

Les combats

C'est le point fort du jeu. Après Tales of Berseria qui m'avait beaucoup déçu avec son système de combo inutilement complexe et ses esquives mal foutues, Ys VIII m'a grandement réconcilié avec le genre.

Tout d'abord, il faut savoir que, contrairement à ToB, les combats se font directement sur la carte de la zone et non pas dans une arène séparée. Le principe est très simple : vous contrôlez 1 personnage parmi une équipe de 3, et vous pouvez passer de l'un à l'autre à tout moment. Chaque personnage peut esquiver, parer, attaquer et utiliser 4 compétences spéciales (sélectionnées parmi une liste propre à chaque personnage). L'utilisation des compétences spéciales nécessite la dépense de points que l'on récupère en attaquant normalement et en tuant des ennemis. En pratique, il est rare de tomber à cours de points pour les techniques spéciales, à moins de bourrer comme un barbare (et encore, quand il y a suffisamment d'ennemis, ça peut le faire).

L'esquive et la parade sont très importantes car les ennemis font mal (en particulier les boss et les plus gros adversaires), et si vous prenez tous les coups vous allez vous ruiner en potions de soins. Heureusement, contrairement à l'esquive totalement moisie de Tales of Berseria (oui, je lui en veut beaucoup à ce jeu), elle est ici assez bien faite : elle est très réactive et assez intuitive la plupart du temps (quelques ennemis ont des attaques difficilement lisibles ou un peu trop rapides, mais la majorité du temps c'est plutôt bien dosé). De plus, réussir une esquive ou une parade parfaite est très intéressant puisque l'un comme l'autre vous donnerons un avantage pendant un bref moment : l'esquive permet de ralentir très fortement les mouvements des ennemis tandis que la parade vous donne une immunité et une augmentation de vos dégâts. Le jeu est très dynamique et c'est un plaisir de réussir à enchaîner les esquives ou les parades parfaites tout en martelant d'adversaire avec les techniques les plus puissantes.

Dernière subtilité, chaque personnage possède un type de dégâts (tranchant, perforant ou contondant) : cela a une importance sur certains monstres qui ne sont vulnérables qu'à un seul type. C'est généralement pour ces ennemis là que vous allez changer de personnage afin de vous adapter (même si vous pouvez parfaitement jouer régulièrement les trois si ça vous dit).

Quelques autres points

Si le système de combat est très bon (à l'exception de quelques ennemis assez crispants), d'autres choses sont un peu moins réussies. Par exemple, on récupère plusieurs outils au cours du jeu qui permettent de grimper, de marcher sur l'eau, de respirer sous l'eau, etc... Certains d'entre eux sont indispensables pour accéder à certains endroits mais on ne peut en équiper qu'un certains nombre en même temps, ce que je ne trouve pas très utile : ça force juste à changer de temps en temps sans autre contrainte particulière que de passer par le menu, alors que ça n'aurait pas changé grand chose de les laisser actifs en permanence à partir du moment où on les récupère.

L'évolution de l'armement n'a pas grand chose d'intéressant non plus. En gros, on a une seule arme par personnage qu'on fait évoluer tout au long du jeu. Sauf que cette évolution est fortement limitée par la progression dans l'histoire, donc dès qu'on peut on améliore à fond les armes des trois personnages qu'on utilise et ensuite on attend d'être assez avancé dans le scénario pour pouvoir passer à l'étape supérieure.

Chaque personnage débloque pas mal de techniques au fil du temps (au moins une douzaine, mais sans doute plus, j'ai pas compté), sauf que beaucoup d'entre elles deviennent clairement obsolètes au bout d'un moment, et certaines sont au contraire un peu trop puissantes (j'ai joué majoritairement Adol, et à un moment il obtient une technique qui fait des bons dégâts, est rapide à lancer et couvre une grande surface... pourquoi utiliser autre chose ?).

Enfin, concernant la durée de vie du jeu, comptez environ 40h pour un quasi 100% (qui se fait assez naturellement d'ailleurs).

Conclusion

Ys VIII est un jeu globalement moyen, mais avec un bon système de combat et une histoire sympathique ; je crois que c'est le meilleur moyen de le résumer en une phrase. Ça faisait un moment que je n'avais pas accroché comme ça à un jeu, et il m'a réconcilié avec les ARPG à la japonaise après les deux grosses déceptions qu'ont été FF12 et Tales of Berseria. Si vous cherchez un jeu avec des combats dynamiques, Ys VIII pourrait vous convaincre à condition que vous ne soyez pas rebutés par les graphismes un peu pauvres.












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