À l'instar de Succubus dont j'avais parlé il y a quelques temps, Lust from beyond est un jeu estampillé 18+ qui n'a pas peur de proposer de la nudité et du sexe sans aucune censure (bien qu'on puisse l'activer si on le souhaite). Mais du coup, c'est un jeu-vidéo avec un peu de sexe, ou du sexe avec un peu de jeu-vidéo ?
Présentation
Lust from beyond vous place dans la peau de Victor, un homme troublé par d'étranges rêves extrêmement réalistes d'un monde tordu et plutôt inquiétant. Cela le perturbe beaucoup, au point d'en devenir violent avec sa petite amie. Pour essayer de se soigner et de faire disparaître ces visions, il se rend dans une ville à plusieurs heures de route pour rencontrer le docteur Austerlitz, un psychologue censé pouvoir l'aider.
Lust from beyond est un jeu érotico-horrifique, autrement dit il a l'ambiance sombre et le gameplay de n'importe quel jeu d'horreur à la première personne, mais il y ajoute une dimension érotique puisque toute l'histoire tourne au final autour du désir sexuel.
Il est à noter que le jeu est la suite directe de Lust for darkness, un jeu du même studio qui fait office de prologue pour Lust from beyond. Il y a également deux démos gratuites nommées Lust from beyond : Prologue et Lust from beyond : Scarlet qui servent également de prologue et vous permettent de vous faire une idée du jeu avant de l'acheter si vous êtes hésitant.
Bien que le jeu dispose donc de 3 prologues, il n'est pas nécessaire de les avoir faits pour comprendre l'histoire. Si les deux démos de Lust from beyond sont gratuites (et je vous encourage donc à les faire), ce n'est pas le cas de Lust for darkness et je ne vous recommande pas spécialement ce dernier. En effet, il est extrêmement court (il se termine en moins de 2h) et ne propose rien de très folichon (1 ou 2 énigmes pas bien difficiles tout au plus). Donc à moins de le trouver pour vraiment pas cher il ne vaut pas franchement le coup.
Y'a du sexe alors ?
Oui, il y a du sexe, mais pas partout et pas de façon totalement gratuite : les scènes de sexe sont assez rares, et plutôt vers la fin du jeu. Et c'est le point que je voudrais souligner en premier : Lust from beyond n'est pas un jeu qui mise tout sur le sexe pour se vendre ; il y a un vrai jeu et le contenu sexuel explicite est relativement limité. En vérité, s'il y a beaucoup de corps nus, il s'agit la plupart du temps de cadavres plus ou moins mutilés donc vraiment rien d'excitant (ou alors vous avez des fantasmes bizarres). En fait, l'ambiance est bien plus glauque qu'érotique la très vaste majorité du temps, que ce soit dans le monde réel ou dans le monde de Lusst'ghaa où on se rend régulièrement. L'aspect de ce monde, qui ne ferait pas tache dans un film Alien, a certes un côté sexuel avec des portes en forme de vulve ou des statues de démons en train de baiser, mais si on y prend pas garde on peut pratiquement traverser le jeu sans vraiment s'en rendre compte tellement l'ensemble est plus tordu et bizarre qu'autre chose.
J'aime autant mettre les choses au clair sur ce point, car il est vrai que beaucoup de jeux mettent du cul dedans pour se vendre sans rien proposer derrière et, du coup, beaucoup de gens (moi y compris) ont tendance à se méfier des jeux qui mettent en avant du contenu sexuel. Pour le coup, je trouve que c'est très bien dosé dans Lust from beyond (encore une fois, c'est bien plus glauque qu'érotique au final).
Donc c'est un vrai jeu ?
Oui c'est un vrai jeu, avec une durée de vie correcte pour son prix : comptez une petite dizaine d'heure pour le boucler une première fois, et je pense qu'il est assez intéressant pour donner envie de le refaire une fois ou deux (quitte à laisser s'écouler quelques mois entre deux parties pour oublier un peu ce qu'il s'y passe).
Niveau gameplay, c'est assez basique : vue à la première personne, on fouille un peu partout pour trouver les objets (clés et autres bidules) qui vont permettre d'avancer, avec une ou deux énigmes par-ci par-là (jamais rien de trop complexe). Globalement on évite le combat à part dans les très rares séquences qui sont faites pour. Le combat, d'ailleurs, est pas vraiment folichon vu que le personnage est assez mou : c'est pratiquement impossible de ne pas prendre de dégât au corps à corps vu qu'on ne peut pas vraiment esquiver, et le rechargement du revolver prend des plombes (notamment parce que le personnage remplit entièrement le barillet à chaque fois même s'il ne manquait qu'une seule balle, ce qui est un peu con). Mais bon il n'y a qu'un seul passage où on est vraiment censé tuer tout le monde et deux boss dans le jeu (qui demandent plutôt de trouver la technique pour les battre) donc ça passe.
Pour le côté horreur, je ne suis pas un habitué du genre mais je n'ai pas trouvé Lust from beyond particulièrement terrifiant, en vérité il est surtout glauque et un peu bizarre pour les passages dans Lusst'ghaa. Il y a bien un ou deux jumpscares ici ou là, mais c'est tout. Pour ma part ça me va très bien.
Quelques remarques en vrac
Question graphismes le jeu s'en sort honorablement, en particulier au niveau des décors que je trouve assez bien faits. L'ambiance est très bonne tout au long du jeu. Les temps de chargement peuvent être assez longs (sans doute parce qu'il charge les niveaux d'un seul bloc et qu'il y a beaucoup d'éléments de décor) mais pas trop fréquents non plus donc ça passe.
Enfin, je dois vous toucher un mot de la traduction. Tous les dialogues du jeu sont doublés en anglais et il y a des sous-titres français... qui sont affreusement mauvais. Entre les fautes d'orthographe, les expressions littérales traduites mot à mot (et qui donc ne veulent rien dire) et les trucs traduits n'importe comment (genre «seeing one», le titre donné au personnage principal pendant tout le jeu est mal traduit la moitié du temps), ça n'a clairement pas été fait par quelqu'un qui maîtrise le français (ça sent bon le google trad un peu paumé). Bon globalement on arrive à suivre, mais certaines phrases sont relativement incompréhensibles si on ne s'aide pas de la voix en anglais derrière. Bref, la VF est franchement pas terrible du tout, du coup si vous êtes à l'aise en anglais il vaut mieux vous en passer.
Conclusion
Lust from beyond montre qu'on peut faire un bon jeu avec un thème tournant autour du sexe, il suffit de doser les choses correctement. Lust from beyond y arrive très bien et mélange ça avec un univers sombre et glauque pour proposer une ambiance assez prenante tout le long du jeu. C'est certainement pas le jeu de l'année, mais il s'en sort de façon tout à fait honorable, et si vous avez envie de tester un jeu qui n'a pas peur de la censure mais qui n'en fait pas non plus des caisses en mettant du cul partout pour se vendre, Lust from beyond est un bon choix. Encore une fois, si vous voulez un aperçu vous pouvez tester les deux prologues gratuits avant de vous lancer.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire