mardi 10 décembre 2024

Les cent mille royaumes

Il y a des choses qu’on met du temps à apprécier, et ça a pour moi été le cas du premier tome de cette saga. Il m’a été offert il y a longtemps, je l’avais lu et je l’avais certes trouvé sympathique, mais pas suffisamment pour me donner envie de découvrir la suite. J’ai tout de même gardé le livre et, des années plus tard, j’ai décidé de lui donner une seconde chance. Ça a été la bonne cette fois.

Je vais donc vous parler de la trilogie des Cent mille royaumes de N. K. Jemisin. En vérité, «Les cent mille royaumes» est le titre du premier livre uniquement, la saga se nommant «trilogie de l’héritage». Ce nom, ô combien peu original, risque cependant de porter à confusion avec d’autres œuvres, donc je préfère l’appeler «les cent mille royaumes», c’est plus spécifique (et beaucoup plus classe, si vous voulez mon avis).

L’histoire raconte celle de Yeine, une jeune femme de 19 ans, qui arrive à Ciel, la capitale du monde gouverné par la famille Arameri depuis des siècles. En effet, cette famille dispose d’un atout majeur pour s’imposer : le pouvoir de dieux réduits en esclavage. Devenant une candidate pour la succession à la tête de la famille (et donc du monde entier), Yeine se retrouve prise dans les magouilles des Arameris... mais aussi des dieux prisonniers.

En vérité ceci n’est le résumé que du premier tome, car chaque livre adopte un protagoniste différent avec un certain crescendo : tout d’abord celui de Yeine, une jeune femme mortelle, puis on suit une autre mortelle mais qui possède une forme de magie pour finalement adopter le point de vue d’un dieu. Bien que le protagoniste change à chaque fois, que l’intrigue propre au livre soit résolue et qu’il y ai un saut dans le temps entre chaque tome, il s’agit malgré tout d’une seule et même histoire (on ne peut donc pas les lire dans le désordre, il y a une vraie continuité).

L’entièreté du récit est racontée à la première personne et ne fait jamais aucun écart à cette règle, donc on n’en sait jamais plus que le personnage principal, ce qui permet d’entretenir le mystère sur les événements. Cela rend également l’histoire très facile à suivre puisque qu’on se concentre toujours sur une seule personne à la fois, et une partie des personnages secondaires sont conservés d’un livre à l’autre. Cela aide d’ailleurs à lier les trois récits ensemble : on y retrouve des points communs, chaque histoire est directement liée à la précédente et le personnage principal qu’on vient de quitter n’est jamais complètement oublié (c’est ce que je n’avais pas aimé dans Rigante de David Gemmell qui a un peu le même principe, j’avais l’impression de repartir de zéro à chaque tome...).

Je n’ai pas grand chose à dire sur l’univers dépeint dans la trilogie car celui-ci est en vérité très limité : la quasi-totalité de la saga se déroule dans la ville de Ciel (mais à différents endroits de cette dernière), et on a très peu d’informations sur le reste du monde étant donné que ça n’est pas nécessaire à la compréhension. Le récit se concentre bien plus sur les personnages et leurs relations que sur le monde qui les entoure.

D’ailleurs, je pense qu’il est important de souligner qu’il y a très peu d’action dans la saga. Il se passe des choses, évidemment, mais rarement de façon intense et frénétique. Ça ne rend pas le récit ennuyeux pour autant, loin de là (je n’ai jamais trouvé le temps long, l’histoire ne tire pas inutilement en longueur), mais si vous êtes adepte de récits avec des combats et de l’action tous les deux chapitres, ça n’est peut-être pas la trilogie qu’il vous faut. Comme je l’ai dit, le point central ici est les personnages, leurs relations et les mystères qui gravitent autour d’eux.

Je ne vois pas bien quoi vous dire de plus sur cette saga. C’est un récit intéressant, qui change un peu des sempiternelles guerres pour sauver le monde d’un grand méchant maléfique (bon y’a aussi un peu de ça, mais c’est plus subtil quand même et c’est pas forcément là dessus qu’on se focalise), qui mêle affaires de mortels et de déités, qui se concentre sur des personnages attachants et qui propose trois points de vue différents à la suite sur des événements liés plus ou moins directement les uns aux autres. Si vous pensez que ça peut vous intéresser alors je vous encourage à essayer, quitte à vous contenter du premier tome qui peut parfaitement se suffire à lui-même (c’est ce que j’ai fait pendant plus de 10 ans).

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